La Journée mondiale de la santé buccodentaire a été célébrée hier à Gossas sous le thème “Sois fier de ta bouche”. A cette occasion, le préfet de Gossas est revenu sur le noma. Selon lui, cette maladie peut s’avérer mortelle dans 90 % des cas.
Le cancrus oris, gangrène de la bouche, autrefois sphacèle de la bouche ou plus simplement noma est une forme de stomatite gangréneuse foudroyante qui se développe dans la région de la bouche et du nez. Cette maladie ravage atrocement le visage en détruisant, à la fois, les muqueuses, les gencives, les tissus mous, musculaires et osseux de la face. Le noma touche principalement les prématurés et enfants malnutris en bas âge moins de 6 ans. Cette maladie est présente dans notre pays et fait des ravages.
«Une bonne santé buccodentaire est une composante essentielle d’un bon état de santé général, du bien-être et d’une bonne qualité de vie. Les affections buccodentaires (les caries dentaires, les parodontopathies, les traumatismes, les pertes de dents…) touchent plus de 480 millions de personnes rien que dans la Région africaine de l’OMS», révèle-t-on.
Elles affectent considérablement, la qualité de vie causant des douleurs et des souffrances importantes, un inconfort, un isolement social et une perte de confiance en soi, des heures perdues au travail ou à l’école et elles sont souvent liées à d’autres problèmes de santé. «La charge épidémiologique due à ces affections met en évidence de profondes inégalités, dont l’impact accable de manière disproportionnée les populations marginalisées. Par exemple, le noma est une maladie qui ronge la bouche et le visage des jeunes enfants essentiellement. Faute de traitement, cette maladie peut s’avérer mortelle dans 90 % des cas. Le noma est un marqueur de l’extrême pauvreté et touche principalement l’Afrique subsaharienne dont le Sénégal», indique le préfet Abdoulaye Sow qui a présidé la cérémonie célébrant la santé buccodentaire au nom du ministre de la Santé. Il ajoute par ailleurs que de nombreux facteurs peuvent causer les affections buccodentaires, notamment une mauvaise alimentation riche en sucre, le tabagisme, l’usage nocif de l’alcool, une mauvaise hygiène et d’autres déterminants sociaux.
62 % de la population ne recourent pas aux soins dentaires
Ces mêmes facteurs sont aussi à l’origine des maladies non transmissibles. Par ailleurs, il faut noter qu’au Sénégal, selon l’Enquête STEPS de 2015, plus de 76 % de la population adulte ont des caries dentaires, plus de 72 % des maladies de la gencive et plus de 62 % ne recourent pas aux soins dentaires.
La lutte contre le noma est aussi inscrite dans les priorités du Ministère, «la surveillance du noma a permis de prendre en charge précocement des enfants touchés et aussi des cas de victimes de séquelles réduisant ainsi la mortalité et le fardeau du handicap social».
Cependant, de nombreux défis restent à relever en dépit de ces avancées. Il s’agit entre autres de l’engagement et de la volonté politique en matière d’allocation de ressources financières, humaines et techniques, de la disponibilité des données de routine et de surveillance de qualité pour la promotion de la santé buccodentaire afin de réussir le pari de la réduction de la charge de morbidité des affections buccodentaires par des stratégies adaptées d’un bon rapport coût/efficience pour tendre vers la couverture sanitaire universelle.