Les manifestations des populations des différentes localités pour réclamer la levée du couvre-feu ont obtenu gain de cause. 24 heures après, le Président de la République, Macky Sall a procédé à nouveau à un nouvel assouplissement. Ali Ngouille Ndiaye a annoncé que le couvre-feu court désormais de 23h à 5h du matin.
Par Pape Moussa TRAORÉ
Ils ont bravé la mesure prise par les autorités depuis le début de la pandémie au mois de mars dernier. La capitale sénégalaise et plusieurs autres villes ont été le théâtre de protestations. Ces manifestations ont fait reculer la plus haute autorité du pays. Au lendemain de ces casses, des mesures d’assouplissement ont été annoncées par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, dans la matinée d’hier. Désormais, le couvre-feu qui a été source de manifestations un peu partout dans le pays, est maintenu. Il passe de 23 heures à 5 heures au lieu de 21 heures à 5 heures. Le ministre de l’Intérieur a également évoqué d’autres mesures concernant notamment les lieux drainant du public. Les bars, les soirées et les stades de football ne sont toujours pas rouverts. Le sport dans la rue n’est pas aussi autorisé. Par contre, le sport dans les espaces ouverts, à la plage, est toujours interdit. Le ministre de l’Intérieur a aussi annoncé la réouverture des restaurants, mais avec le respect des gestes barrières.
Cependant, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics. Les restrictions, notamment concernant les voyages interurbains, seront levées à compter du dimanche 7 juin.
Les gares routières et arrêts des horaires autorisées à rouvrir
Après le passage du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, c’est au tour de son collègue des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement qui a dévoilé les nouvelles mesures prises, conformément à la levée des restrictions suggérée par le président de la République dans le trafic interurbain, qui devrait reprendre le dimanche prochain à 5 heures du matin. Ce, avec des heures d’ouverture et de fermeture des gares routières et l’obligation de remplissage du registre des départs ou manifeste, en indiquant la destination, le numéro de téléphone et le numéro de la carte nationale d’identification des passagers. Des renseignements qui devront être mis à disposition de l’autorité. Sur un autre plan, Oumar Youm a fait savoir qu’il est rendu obligatoire de nettoyer et de désinfecter les véhicules de l’intérieur et à l’extérieur. De même que le port du masque est toujours obligatoire pour tous les voyageurs qui sont appelés à se soumettre aux autorités sanitaires positionnées pour la prise de température.
Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a aussi annoncé que le gouvernement va allouer un appui financier direct (un milliard trois cent millions) aux acteurs du transport interurbain. Pour le ministre, il urge de moderniser les transports terrestres pour mieux organiser ce secteur.
8 milliards 250 millions dans les poches des transporteurs
Dans la même veine, Oumar Youm a indiqué que les transporteurs vont «encaisser» une enveloppe de 8 milliards 250 millions dans le cadre de l’appui financier destiné au secteur du transport qui a été impacté par la pandémie. Ce dernier précise qu’une partie des acteurs du transport urbain percevra 1,8 milliard Cfa, les membres de l’Association de financement des transports urbains (Aftu) 2,3 milliards Cfa, et la société Dakar Dem Dikk 2,4 milliards Cfa. Les chauffeurs de taxi, ajoute le ministre Oumar Youm, recevront 450 millions Cfa, les gares routières 600 millions Cfa, les cars Ndiaga-Ndiaye et les cars rapides 300 millions Cfa, les auto-écoles 150 millions Cfa, les vélos-taxis Jakarta 450 millions Cfa. Cent cinquante millions Cfa seront destinés à «l’équipement sanitaire» des infrastructures de transport.