«Tes actes parlent si fort que je n’entends pas ce que tu dis.» disait Ralph Waldo Emerson. Comme lui, nous pensons que le gouvernement aura beau changer de communication, elle sera toujours inaudible tellement les actes qu’il pose au quotidien sont diamétralement opposés à son propos. D’ailleurs combien de fois de fois le gouvernement du président de Macky Sall a mis en place des stratégies de communications mais qui au finish se sont révélées être improductives ? C’est simplement parce que la meilleure communication, c’est l’action. Comme on le dit si bien chez nous « une calebasse vide n’attire pas la chèvre.» Après les face-à-face mensuels gouvernement-députés sous l’ex Pm Abdallah Dione initiés par le pouvoir, voilà les face à face bi-mensuels presse-gouvernement. Désormais des ministres seront devant la presse pour répondre sur des sujets d’actualité. Encore une perte de temps sommes-nous tentés de dire. Parce que ce n’est pas la première fois que le gouvernement s’essaie à cet exercice mais malheureusement la communication a toujours du mal à passer. Et cette forme de communication, comme celle qui l’a précédée sous l’ère Boun Dionne ne sera ni opérationnelle, ni continuelle. Elle durera le temps d’oublier les vies perdues en mer comme l’ont été beaucoup de slogans de Macky: « la patrie avant le parti » «gouvernance sobre et vertueuse », « accélérer la cadence », « fast track », « clean day » etc… Et il est fort à craindre que les ministres ne soient pas à l’aise dans cet exercice car n’ayant rien de concret à présenter ou à proposer. Pour dire que tout finira comme le fameux et fumeux face à face Boun Abdallah Dionne-députés pour sacrifier à la session des «Questions d’actualité» destinées à édifier les Sénégalais sur certaines questions de l’heure. Une activité qui devait se tenir tous les mois, un timing que le gouvernement n’a pas respecté. Aussi pouvait-il rester des mois sans mettre les pieds à l’Assemblée sans explication aucune avant de disparaître comme il était venu. C’est à se demander si ces exercices ne sont pas juste conçus pour masquer l’échec du gouvernement dans de nombreux domaines. Un gouvernement qui n’est jamais dans l’anticipation mais toujours dans la réaction. Et il convient de souligner que le pouvoir ne daigne parler aux Sénégalais que quand la clameur populaire gronde, mais jamais dans le sillage du droit à l’information. Pour preuve, les ministres ont l’habitude de déserter les plateaux de télévision quand ils sont sollicités par les journalistes pour débattre des questions brûlantes de l’heure. Pour éviter que les nuages que le vase de frustration ne finisse par déborder avec la succession des problèmes plus graves les uns les autres, les voilà, subitement qui se disent disposés à répondre à toutes les questions tous les quinze jours. Ce qui laisse penser que ces dirigeants ne conçoivent la presse qu’en matière de manipulation. Mais aujourd’hui, vu la gravité de l’heure, les discours et autres justifications ne servent plus à rien, ce dont elles ont besoin, c’est d’actes concrets. Point barre !
Avec Tribune