Dans ces colonnes, l’ancien ministre des Forces armées exprime son indignation face à cette loi interprétative, qui s’apprête à être votée le 2 avril prochain en séance plénière à l’Assemblée nationale. « On nous avait promis l’abrogation de la loi d’amnistie… En lieu et place, on nous sert une indigeste loi interprétative. Cette proposition de loi, qui interprète la loi d’amnistie du 13 mars 2024, n’est ni plus ni moins que l’aveu des crimes et délits commis par certains membres du PASTEF durant les périodes incriminées. C’est l’aveu de la bêtise et du cynisme politique », a déclaré Me Oumar Youm. Selon lui, « le plan insurrectionnel est ouvertement assumé à travers ce projet, qui démontre, s’il en était encore besoin, que c’est le PASTEF qui était le demandeur intéressé de l’amnistie ».
Le plus hilarant dans cette proposition, selon l’ancien ministre du régime de Macky Sall, « est qu’elle cherche exclusivement à protéger des délinquants : les acteurs de violences, d’injures, de propos haineux, outrageants, de meurtres, et autres pourfendeurs de la République. Ces individus sont définitivement “anoblis” par leurs commanditaires et complices, tandis que les hommes et les femmes qui ont vaillamment cherché à défendre la République, à la sauvegarder, sont isolés, indexés et exposés… ».
C’est la vraie justice des vainqueurs : sélective, hideuse et amorale, à l’image de la « prime à la casse », grossièrement déguisée en indemnisation. Quelle honte ! Quelle souillure ! Quel triste anniversaire !, déplore l’ancien président du groupe parlementaire BBY.