Le Président de la République, Macky Sall, va présenter en Conseil des ministres un projet de loi d’amnistie couvrant les événements de mars 2021 à 2024. Selon des informations rapportées par Le Quotidien, ce projet inclut également une proposition pour la révision du procès de Karim Wade, condamné à six ans d’emprisonnement pour enrichissement illicite avant d’être gracié en 2016. Le Parti démocratique sénégalais (Pds), qui a longtemps réclamé cette révision, considère cette initiative comme une bénédiction.
Macky Sall a affirmé que le vote de la loi d’amnistie est un « engagement personnel ». Ce projet de loi, en plus de traiter des faits de mars 2021 à 2024, propose la révision du procès de Karim Meïssa Wade. Cette démarche vise à rallier le Groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement à sa cause, dans l’espoir de sécuriser l’adoption de la loi par une Assemblée nationale fragmentée. L’ajout de cette clause devrait faciliter le passage de la loi avec l’appui des libéraux, qui disposent de 24 députés, malgré les incertitudes concernant le soutien de Mamadou Lamine Diallo.
Le Président Macky Sall cherche à consolider une alliance avec ses anciens camarades politiques, malgré la fin prochaine de son mandat. Le rapprochement entre les deux camps a été manifeste, notamment après les dernières élections législatives qui ont vu l’érosion de la majorité mécanique du gouvernement et l’entrée significative de l’opposition dans l’Hémicycle. Cette nouvelle mesure répond à une demande du Pds pour la révision du procès de Wade-fils, une question déjà évoquée lors du précédent dialogue politique.
Karim Wade, ancien ministre d’État occupant plusieurs portefeuilles stratégiques, avait été condamné en mars 2015 à six ans de prison et à une amende de 138 milliards F Cfa par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), dans le cadre de la campagne gouvernementale contre l’enrichissement illicite. Cette campagne, lancée au début du premier mandat de Macky Sall, avait notamment ciblé Karim Wade et ses complices présumés, dont Bibo Bourgi.
En juillet dernier, la Crei, une juridiction ad hoc créée sous Abdou Diouf et réactivée par Macky Sall, a été remplacée par un Pool judiciaire financier (Pjf), doté d’un Parquet spécialisé dans la lutte contre la criminalité financière et composé de magistrats spécialisés.