Le Sénégal est le pays d’Afrique de l’Ouest qui compte le plus de sites inscrits au patrimoine mondial. Parmi ses sept sites exceptionnels, deux sont classés en tant que biens naturels depuis 1981 : le parc national du Niokolo-Koba (Pnnk) et le parc national des oiseaux du Djoudj (Pnod). Ces deux espaces sont reconnus pour et leur biodiversité unique et leur beauté exceptionnelle.
Toutefois, comme beaucoup de sites à travers le monde et notamment en Afrique, ils sont confrontés à des enjeux de conservation particulièrement liés aux activités illégales, à la prolifération d’espèces envahissantes/exotiques terrestres, à l’exploitation minière ou encore à l’impact des activités agricoles. Au cours des années, ces diverses menaces d’origine naturelle et anthropique ont conduit à leur inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Aujourd’hui le parc national des oiseaux du Djoudj n’y figure plus, tandis que celui du Niokolo-Koba est en situation de péril depuis 2007, selon un document parvenu à Seneweb.
Face à ces enjeux, le Sénégal, qui est partie à la Convention du patrimoine mondial depuis 1976, en plus du plan d’urgence décrété pour le Pnnk entre 2011 et 2015, en mettant des moyens considérables sur les sites, a consenti des efforts considérables dans le cadre de sa politique de conservation des espaces naturels protégés, notamment en matière de méthodes de suivi écologique et de surveillance, de renforcement des agents et éco-gardes, de la communication et sensibilisation des parties prenantes, entre autres.
Cet élan se poursuit aujourd’hui avec des objectifs clairs tels que la mise en œuvre des actions de conservation d’urgence au Pnod et faire retirer de la liste en péril le Pnnk. C’est dans ce sens que le Sénégal a enclenché une dynamique de changement à travers un élan collectif pour appuyer ces deux sites fragilisés.
A cet effet, la Direction des parcs nationaux, avec l’accompagnement de l’Unesco, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) et grâce au financement de la Norvège, a réuni autour de la table 80 partenaires techniques et financiers les 16 et 17 novembre 2021 à Dakar. Ce, pour une concertation sur les enjeux de conservation des biens et apporter une réponse coordonnée au cours des interventions futures.
Cette première rencontre, qui marque le début d’un processus de concertation durable, a permis d’harmoniser le niveau d’information des partenaires sur l’état de conservation des deux sites du patrimoine mondial, de faire une revue sur les interventions des différents partenaires qui accompagnent leur gestion et de sensibiliser les entreprises d’exploitation/d’exploration sur les menaces actuelles et les mesures d’atténuation nécessaires pour allier développement et protection de la biodiversité.