Pêche : L’Aprapam évente un deal avec des Chinois et Turcs

L’appel pour la préférence nationale ne semble pas trouver un écho favorable dans le domaine de la pêche où des licences attribuées à des bateaux chinois et turcs font sortir l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (Aprapam) de ses gonds.

 

Par Ndiogou CISSÉ

 

Selon une note rendue publique par l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (Aprapam), qui emboîte le pas à d’autres acteurs du secteur de la pêche, «des bateaux turcs et chinois sont sous nos eaux prêts à piller le peu qu’il nous reste de poisson». Cela est pire que le coronavirus, informe-t-on. Selon cette association qui monte au créneau, elle informe que «depuis quelques jours, il est noté une arrivée massive de bateaux chinois et turcs au Sénégal». Ces bateaux, ajoute-t-elle, «qui doivent bénéficier d’autorisations ou plutôt de licences constituent une menace sur les ressources et les communautés de pêche artisanale».

L’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (Aprapam) de faire savoir qu’elle «est inquiète par rapport à une arrivée massive de bateaux chinois et turcs au Sénégal». Elle soutient : «alors que le pays et le secteur de la pêche artisanale doivent faire face à la crise du coronavirus, les autorités s’apprêtent à délivrer 54 licences de pêche industrielle, – pêche aux petits pélagiques, pêche au merlu surtout – dont 52 licences à des bateaux d’origine chinoise et deux licences à des senneurs turcs», a révélé l’Aprapam dans une note rendue publique sur ce scandale.

La même note renseigne que «tous ces bateaux sont de nouveaux-venus dans les eaux du Sénégal, et un certain nombre d’entre eux ont un historique de non-respect des lois dans les autres pays africains où ils ont opéré». À en croire l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (Aprapam), «l’octroi de ces licences augmenterait la pression de pêche sur des ressources déjà fragiles, mettant en péril la durabilité des ressources et des communautés de pêche artisanale qui en vivent». Les membres de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime, dont le siège est basé à Mbour, font savoir que «pour ce qui concerne les pélagiques côtiers, les demandes de licence sont introduites pour une quinzaine de bateaux chinois ainsi que deux senneurs turcs». Ils renseignent que «la situation des pélagiques côtiers, en particulier la sardinelle, est extrêmement préoccupante, puisque ces ressources partagées avec les pays voisins, sont considérées surexploitées par les scientifiques du Comité des pêches pour l’Atlantique Centre-Est (Copace)».

Au niveau du Sénégal, informe l’association pour s’en désoler, «par manque de moyens, le Centre de recherches océanographiques Dakar-Thiaroye de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra/Crodt) n’a pas pu mener d’évaluation de ces ressources depuis 2015, mais tous les signes montrent une détérioration de la situation». Les membres de l’Aprapam, de révéler que «le Sénégal est obligé de négocier avec ses voisins pour aller chercher des sardinelles là-bas», ajoutant que dans «ces conditions-là, comment imaginer augmenter la pression sur le peu de ressources qui restent et qui sont le filet de sécurité alimentaire de nos populations», qui fait remarquer que «ces bateaux, qui, il y a dix ans, participaient au pillage du thon rouge en Méditerranée, sont arrivés en Mauritanie en 2017, pour pêcher les petits pélagiques au profit des usines de farine de poisson», déplore l’Aprapam qui mentionne qu’«après avoir connu des difficultés en Mauritanie, certains se sont déplacés vers le Liberia, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau et maintenant ils essaient de venir au Sénégal».

Si ce même modèle se développe dans les eaux sénégalaises, peste l’association «non seulement cela va contribuer à transformer en farine du poisson nos sardinelles dont la population à grand besoin, mais ce système de transbordements en mer et de production de farine à bord fera que ces opérateurs échapperont à tout contrôle : une porte ouverte pour la pêche illicite, non déclarée, non réglementée». N’est-ce pas une autre preuve que le Sénégal est auto suffisant en deal ?

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