La vidéo d’une jeune afghane, inquiète pour son avenir aux mains des talibans, a été partagée vendredi.
Une vidéo déchirante d’une jeune femme afghane a été diffusée vendredi sur les réseaux sociaux. Lundi, elle avait été visionnée près de 2 millions de fois sur le compte Twitter de la journaliste et activiste iranienne Masih Alinejad. «Nous ne comptons pas parce que nous sommes nés en Afghanistan. Je ne peux pas m’empêcher de pleurer. Je dois essuyer mes larmes pour pouvoir filmer cette vidéo», lâche la jeune femme, dont l’identité n’a pas été révélée.
«Personne ne se soucie de nous. Nous allons nous éteindre lentement dans l’Histoire», déclare-t-elle en chuchotant avant de conclure : «N’est-ce pas ironique ?». La jeune afghane semble être à l’arrière d’une voiture. Aucun autre détail n’a été donné sur cette vidéo.
«Mon cœur est brisé pour ces femmes afghanes. Le monde les a abandonnées», a écrit Masih Alinejad pour légender le court extrait.
Les talibans à la tête du pays représentent une réelle crainte pour toutes les femmes afghanes. Comme entre 1996 et 2001, la charia pourrait y être imposée. «Nous avons entendu parler de mariages forcés entre des soldats, commandants talibans et des jeunes filles», notamment dans le Baloutchistan (région située dans le sud du pays), a souligné Khadija Hussaini, chercheuse de l’Afghan Analyst Network, un organisme indépendant de recherche et d’analyse sur les politiques, à franceinfo. D’autres cas de femmes, ne pouvant quitter leur domicile sans un homme de leur famille, ont été rapportés.
Dans les régions déjà occupées par les talibans, les droits des Afghans sont supprimés un à un. De nouvelles restrictions vestimentaires, imposant le port de la burqa, ont été mises en place. Avant leur arrivée à Kaboul, les talibans avaient exigé que des images de femmes soient effacées, comme le montre une image partagée dimanche sur Twitter par le directeur de la chaîne d’information afghane Tolo News, Lotfullah Najafizada.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré vendredi qu’il était «profondément troublé par les premières indications selon lesquelles les talibans imposent de sévères restrictions aux droits humains» pour les femmes. «Il est horrible et déchirant de voir que le droit des femmes, si durement obtenu, leur soient soudainement arraché», a-t-il conclu.