Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, estime que l’acte d’Aliou Sall, qui a juré en posant la main sur le Coran, est «un acte très fort». «Je pense, en tant que musulman, que c’est un acte très fort, même si on est dans une République laïque, commente le ministre sur le plateau du 20 heures de la Tfm. C’est un acte très fort parce que, c’est un acte personnel. Quelqu’un qui se sent attaquer, va jusque-là, je pense que c’est un acte très fort pour moi. Ce n’est pas un acte anodin.»
Pour le ministre, quelle que soit son ampleur, l’affaire Aliou Sall doit être gérée avec sérénité. Il ajoute : «Dans un pays où il y a des institutions, dans un Etat de droit, dès l’instant où la justice se saisit d’une question, ce qu’on doit faire, c’est laisser la justice continuer les auditions, faire les enquêtes et que chacun laisse la vérité éclater.»
«Le traumatisme Karim Wade»
Serigne Mbaye Thiam estime qu’«il y a une injustice dans cette affaire du fait que le mis en cause est le frère du président de la République». «La dévolution monarchique avec le président Macky Sall, si on lui prête ça, ça ne repose sur aucune constatation», a martelé le responsable socialiste. «Je pense qu’on a le traumatisme de la proximité de Karim Wade dans le pouvoir d’Abdoulaye Wade, croit savoir le ministre de l’Assainissement. On n’avait pas les mêmes problèmes sous Senghor ni sous Abdou Diouf, qui avaient pourtant des membres de leur famille dans le cercle du pouvoir.»
Serigne Mbaye Thiam martèle : «C’est injuste parce que, si je prends l’exemple d’Aliou Sall, s’il travaille dans le privé comme il avait eu à le faire, on dit qu’il n’a pas le droit parce que ce privé à des relations avec l’Etat. S’il travaille même dans une entreprise de Btp, on va dire que cette entreprise gagne de l’argent parce que c’est Aliou Sall qui y est. S’il travaille dans le public, on dit qu’il n’a pas le droit. C’est un peu injuste.»
L’ancien ministre de l’Éducation n’a pas manqué de préciser : «Ce n’est pas seulement pour Aliou Sall que j’en parle. J’en parle pour demain, pour tout le monde. Celui qui sera président de la République, cela veut dire que ta famille ne peut ni travailler dans le privé ni dans le public.»