La police a démantelé à Pikine Guinaw-Rails Nord, dans la banlieue dakaroise, un réseau de confection de fausses cartes nationales d’identité (Cni). D’ailleurs, pas moins de sept individus, -qui ont, soit porté assistance au nommé S. M. S., soit sollicité ses services pour l’établissement d’un acte d’état civil, ou pour la rectification d’erreurs matérielles contenues dans les cartes d’identité-, ont été interpellés dans cette sordide affaire et déférés au parquet de Pikine-Guédiawaye pour « association de malfaiteurs et faux et usage de faux en écriture authentique et publique et complicité ».
En effet, c’est le 7 juillet dernier que le chef de la section carte d’identité du Commissariat d’arrondissement de Guinaw-Rails a saisi la section de la police judiciaire pour « émettre de sérieuses réserves sur la fiabilité et l’authenticité d’un extrait de naissance qui vient de lui être présenté ». Les mêmes sources renseignent qu’une dame du nom de A T, domiciliée dans ladite commune, s’est présentée dans le service avec un extrait de naissance, dont « l’examen du cachet nominatif et de la signature qui y sont apposés diffèrent de ceux constatés d’habitude ». C’est par la suite que les policiers se sont rendus au niveau de l’état civil de la commune de Guinaw-Rails Nord pour vérification de l’acte en question. Sur place, l’Officier d’état civil (Oec), après vérification, a admis que le document qui lui est soumis est faux. Il s’est ainsi fondé sur le fait que la commune de Guinaw-Rails Nord a été créée en 1996, alors que l’extrait est tiré du registre des actes de naissance de l’année 1990, la signature qui y est apposée n’est pas la sienne et les différences de couleur et d’écriture sur les cachets nominatifs.
Interrogée, la mise en cause révèle que « l’acte de naissance a été confectionné par une personne du nom de S. M. S, moyennant la somme de vingt-cinq mille (25.000) F Cfa » et que pour le dépôt de la carte nationale d’identité, le même S M S l’a mise en rapport avec un certain Y. S, écrivain public officiant à la devanture du Commissariat de Thiaroye, en contrepartie d’un montant de dix (10.000) F Cfa. Ce dernier à son tour, l’a mis en rapport avec un autre individu du nom de C. N., brigadier-chef à la retraite, moyennant la somme de trois (3.000) FCfa, pour faciliter le dépôt au niveau du Commissariat de Guinaw-Rails, selon toujours des informations obtenues de la police.
C’est ainsi que S.M S a été mis aux arrêts chez lui par les éléments de Brigade de recherches avant de passer aux aveux mouillant ainsi un de ses amis, L. D qui, selon lui, se chargeait de la confection des documents. De l’enquête de la police, il revient qu’après la confection des actes d’état civil, les mis en causes choisissaient un Commissariat pour le dépôt de la carte d’identité.
A noter, par ailleurs, que la municipalité de Guinaw-Rails Nord s’est constituée partie civile, au vu du préjudice qu’elle dit avoir subi.