Dans un entretien accordé hier, à l’émission « Point de Vue » sur la RTS, le ministre secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo, a dressé un tableau particulièrement sombre des finances publiques sénégalaises, tout en appelant à une prise de conscience collective face à l’ampleur de la crise.
Pour Al Aminou Lô, Pour sortir de l’ornière, le gouvernement mise sur deux leviers principaux. D’abord, une réduction drastique du train de vie de l’État, avec notamment une rationalisation du nombre d’agences publiques. Ensuite, une meilleure mobilisation des recettes, particulièrement en matière d’impôt foncier et d’impôt sur le revenu. Face aux revendications des partenaires sociaux, le message du ministre est sans ambiguïté : « Si on écoute tout le monde dans ses revendications, c’est un naufrage collectif qui nous attend ». Il a notamment évoqué le poids des subventions à l’énergie, qui ont coûté 2000 milliards de francs CFA sur trois ans, « sans aucun ciblage ». « Dans le cadre de la vision « Sénégal 2050 » notamment du premier plan quinquennal des réformes vont être mises en œuvre pour que le train de vie de l’Etat soit drastiquement ramené à ses bonnes proportions.
Prenons le cas des agences, il y en a à la pléthore. Il va y avoir des suppressions d’agence. Prenons les exonérations, on approche les 1000 milliards on va regarder et pour que les exonérations restent les exonérations qu’il faut et la question des subventions. Pour celle-ci, il faut qu’on se dise la vérité. Il faut qu’on se dise la vérité autour d’une table et parler de la subvention à l’électricité, au carburant tout le monde en profite. Cela veut dire qu’il va falloir faire de sorte que celle-ci ventilation bénéficie exclusivement à ceux à qui ça doit bénéficier aux pirates en vulnérable. Mais les autres, il faut que nous retournions à la vérité des prix sinon ça n’ira pas », a laissé entendre le ministre. Il ajoute : « Les gens se plaignent parfois de salaire élevé dans les agences dans certaines directions générales et le Premier ministre Ousmane Sonko en parle. Il faut arrêter redesing salarial qui veut simplement dire qu’il faut que ceux qui ont des salaires élevés fassent un effort temporaire ou définitif. Mais ce qui est clair c’est qu’on ne voit pas toucher au petit salaire ça ce n’est pas possible. Il faut également que les revendications syndicales reviennent à des proportions qu’on peut comprendre dans une telle situation. Se mettre à vouloir demander au gouvernement de faire respecter les engagements donnés de façon populiste par un régime qui avait des visées électoralistes et mettre le gouvernement devant la pression ne va pas marcher. Cela va amener une crise sociale », a -t-il dit.