Plan blanc : Comment l’hôpital de Kaffrine a réussi à faire face à un flux massif de blessés

Le secteur de la santé a été mobilisé en premier lieu, pour la prise en charge des blessés, aussi bien sur les lieux du sinistre que dans les structures de santé, les centres et postes de santé les plus proches de l’hôpital de Kaffrine, après l’accident survenu à Sikilo qui a fait quarante morts. 
 
Aujourd’hui, il faut que les Sénégalais se retrouvent autour des vraies questions et vraies solutions, selon le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). 
Mamadou Demba Ndour était l’invité de “la Matinale” sur la RTS. Le Dr Ndour a noté que l’hôpital de Kaffrine avait été préparé à faire face à ce type de situation et ceci a été décisif dans la prise en charge des blessés, mais aussi à l’identification des morts accompagnés dans cet exercice par l’administration territoriale. 
 
«C’est le lieu de féliciter le Samu national. Ces dernières années, il y a, au niveau des hôpitaux et des  établissements publics de santé (EPS) de niveau 1, 2 et 3, des plans blancs qui font l’objet de simulation. Ils consistent,  de manière globale, à préparer le dispositif à accueillir de manière très brusque un afflux massif de blessés. Au niveau de Kaffrine, les équipes ont été déjà préparées à cela. C’est d’ailleurs ce qui explique que dès l’alerte à  3 h du matin, le Plan blanc a été déployé», a souligné le docteur. 
Il ajoute que «ce Plan blanc consiste à faire un appel à toutes les ressources, en premier lieu. Que ce soit humain ou matériel, dans la région et les localités environnantes. Si la région médicale n’était pas préparée, elle pouvait ne pas faire face de cette manière. Il est d’ailleurs devenu une nécessité partout, cette simulation». 
 
Il précise, pour s’en féliciter, que le docteur Sadikh  Top était à Dakar  pour une réunion du Bureau exécutif régional. Il est rentré la nuit  et c’est juste à son arrivée qu’il a reçu l’alerte en tant que chef du service accueil et urgences (SAU)  et chargé de déployer le dispositif au niveau local.
À Kaffrine, il a été mis un dispositif sur le site de l’accident pour les premiers secours, vu l’ampleur des blessés. Au niveau de l’hôpital aussi, un dispositif a été mis sur pied et a bien fonctionné. “Il faut le dire, l’hôpital de Kaffrine a pu absorber les blessés ; les plus  légers ont été déployés dans les centres et postes de santé. Déjà sur place, le triage a permis d’évacuer par priorité”.
 
“Imaginez qu’on évacue tous les blessés au même moment au niveau de l’hôpital. Ce serait une catastrophe alors qu’il y en a qui ne nécessitent pas de grands soins. Ce serait une perte de temps et une exposition des plus touchés. Il est plus judicieux de commencer les choses sur place”, dit-il, répondant à la question sur la prise en charge des blessés de l’accident.
Le Dr Ndour confirme ceux qui disent que n’eût été cet hôpital, la situation serait beaucoup plus catastrophique. “Si cet accident s’était produit dans une région comme la mienne (Matam), le bilan aurait été plus lourd. C’est pourquoi il faut saluer cette infrastructure qui est un hôpital flambant neuf et bien construit”. 
 
Il note cependant que l’effectif du personnel est peu suffisant et c’est ce qui a justifié le déploiement d’autres spécialités. «À Kaffrine, il y a  deux  urgentistes et un généraliste. S’ils doivent faire face, ça fait une surcharge de travail. Il invite l’État à renforcer les dotations en ressources humaines de qualité, mais aussi en ressources suffisamment motivées», conclut-il.

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