Dimanche passé Dakar et sa banlieue ont enregistré leur première véritable pluie depuis début de l’hivernage. Une pluie qui est venue au bon moment, car les populations suffoquaient à cause de la chaleur, nuit et jour. Mais ces millimètres d’eau enregistrés n’ont pas fait que des heureux dans la banlieue de Dakar.
Quatre jours après, la commune de Diamaguène Sicap Mbao (Pikine) est coupée du reste de la capitale, Dakar. Les grandes artères de la commune sont inondées. Les routes des quartiers lointains sont impraticables. Les populations pataugent. Elles se déplacent très difficilement. La route dite «Tally carreaux» est inondée. La route communément appelée «Tally Mame Diarra» est submergée par les eaux aussi. «La route Tally Mame Diarra, de Gouye Gui à Fass Mbao, est inondée. Pour se déplacer, les populations rencontrent d’énormes difficultés. Elles font des détours dans les ruelles inondées pour rallier leur destination. Car les taxis-clandos ne peuvent pas rouler dans les eaux. C’est vraiment compliqué», s’offusque Abdou Samad Diouf.
Beaucoup de quartiers de la commune sont aussi dans les eaux. C’est le cas des quartiers Abdou Ndiaye, Médina Fass Mbao, Gouye gui, Taïf, etc. «Toutes les maisons qui sont dans les points bas sont dans les eaux. Le jour où la pluie est tombée beaucoup de personnes n’ont pas dormi», se lamente à nouveau Abdou Samad Diouf, coordonnateur du mouvement «Zéro inondation».
La situation n’est pas reluisante au quartier Abdou Ndiaye. La pluie de dimanche dernier y a laissé d’énormes dégâts. «Partout il y a de l’eau. Les taxis-clandos ne circulent pas. Certaines maisons ont de l’eau. Les populations sont très fatiguées. Si jamais, il pleut ces temps-ci, ce sera la catastrophe pour nous», alerte Cheikh Oumar Fofana, un jeune résidant à quartier Abdou Ndiaye.
trois vielles motopompes de faible puissance mobilisées par les populations pour évacuer les eaux
Le coordonnateur du mouvement «Zéro inondation» n’a pas manqué aussi de dénoncer le mutisme des autorités. «Les autorités savent ce qu’elles doivent faire, car gouverner c’est prévoir. Un Cdd a été tenu pour préparer l’hivernage. Des mesures importantes ont été prises, pourquoi ne pas les appliquer ? Mais elles attendent que la situation soit très compliquée pour venir nous aider. Pour elles, la commune de Diamaguène ne fait pas partie du Sénégal», crache M. Diouf.
Présentement, les populations se sont organisées pour trouver trois vieilles motopompes, de faible puissance pour évacuer les eaux. «Si on n’a pas ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a. Depuis 2005, à chaque hivernage les populations de Diamaguène souffrent. Ça suffit ! Nous exigeons un système de canalisation comme dans les autres communes du département de Pikine», peste Samad Diouf.
MALICK DRAMÉ, DIRECTEUR DE CABINET DU MAIRE DE DIAMAGUÈNE SICAP MBAO, CHARGÉ DES INONDATIONS
«Nous demandons un réseau dense de canalisation qui permette de sortir des inondations»
La commune de Diamaguène Sicap Mbao est l’une des plus vastes commune dans le département de Pikine. Officiellement, elle compte 71 quartiers pour une population qui tourne autour de 200.000 habitants. Selon le chargé de la lutte contre les inondations, des solutions temporaires sont envisagées pour soulager les populations. «Les autorités administratives et locales ont effectué une visite de terrain ce matin (Ndlr, hier) pour s’enquérir de la situation. Nous avons identifié presque 10 points critiques, qui ont de l’eau présentement et qui méritent des actions urgentes. Mais le point culminant c’est la route dite «Tally Mame Diarra» où la situation est compliquée», reconnaît Malick Dramé.
Mais d’après le directeur de cabinet du maire Coumba Ndoffène Fall, la solution aux inondations dans leur localité, c’est la construction de canalisations : «Nous, ce que nous demandons, c’est d’avoir un réseau important de canalisation. Toutefois, avec le Programme Pikine irrégulier Sud (Pis), Diamaguène Sicap Mbao va bénéficier de la construction d’au moins six (06) bassins de rétention. Les maisons qui seront démolies sont déjà identifiées. Au finish, notre objectif est d’avoir moins de 7% de surfaces inondables dans la commune de Diamaguène Sicap Mbao», renseigne M. Dramé.