La route de l’Atlantique vers les îles Canaries, en Espagne se classe comme la plus meurtrière, avec 2.390 migrants décédés en 2022.
L’Espagne constitue l’une des principales portes d’entrée de l’immigration clandestine en Europe, même si ce pays n’est souvent qu’une étape, les migrants se rendant ensuite dans d’autres Etats de l’Union européenne. Selon l’ONG Caminando Fronteras, au total, 2.390 personnes sont mortes dans les eaux de la Méditerranée et de l’Atlantique, dans leur tentative de rejoindre les côtes espagnoles en 2022.
Elle ajoute que la plupart d’entre eux l’ont fait sur la route des Canaries, celle qui part des côtes du Sénégal vers l’archipel espagnol où 1 784 immigrés sont morts. Parmi les défunts, il y a 101 enfants et 288 femmes qui n’ont pas pu rejoindre l’Europe. L’ONG souligne également que la grande majorité des défunts ne sont jamais retrouvés. « Les corps non localisés sont à 91,42%.
« Ce qui a un impact terrible pour leurs familles et leurs communautés d’origine en raison de l’impossibilité de faire un deuil complet et des implications juridiques et psychologiques », note le rapport. Malgré ce décompte macabre, Caminando Fronteras précise que ces chiffres sont en nette diminution par rapport à l’année précédente, où 4 639 migrants sont morts.
Forte baisse de l’immigration clandestine en 2022
L’immigration clandestine a baissé de plus de 25 % en 2022 en Espagne par rapport à 2021, une diminution particulièrement marquée dans les arrivées par la mer, a annoncé mardi 3 janvier le ministère de l’intérieur dans son bilan annuel. Au total, 31 219 migrants sont entrés illégalement en Espagne en 2022, contre 41 945 en 2021, soit une baisse d’environ 25,6 %.
Forte hausse des entrées dans les îles Canaries
Le nombre des migrants clandestins arrivés par la mer est ainsi en recul de 27,9 % par rapport à 2021 et celui des embarcations de 20,7 %. « La baisse la plus significative » du nombre des arrivées clandestines concerne les îles Canaries, un archipel espagnol situé au large des côtes nord-ouest de l’Afrique : 15 682 contre 22 316 en 2021, soit 29,7 % en moins. Depuis fin 2019 et le durcissement des contrôles en Méditerranée, les débarquements de migrants clandestins s’étaient multipliés aux Canaries à partir des côtes africaines – en particulier de celles du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole dont la plus grande partie est contrôlée par le Maroc – à l’issue d’une traversée particulièrement dangereuse en raison des forts courants et de l’état des bateaux.
En revanche, les entrées par voie terrestre (par opposition à la voie maritime) dans les deux enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et de Melilla, qui constituent les deux seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain, ont grimpé de 24,1 %.