Sean Mac Laughlan, Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la vie privée (Unsrp), a invité hier, l’État du Sénégal à mettre en place un système de carte médicale numérisée permettant d’identifier le patient et d’avoir accès à ses données de santé en temps réel.
Ce dernier s’exprimait ainsi à l’occasion d’un panel du Sommet international sur la protection des données personnelles. Une rencontre dont le thème porte sur : «Approfondir la protection des données personnelles en Afrique», et qui se tient à Dakar depuis mardi.
C’est dans cette perspective qu’il a déclaré qu’«en Australie, les gens ont des cartes médicales avec un numéro, une photo et beaucoup d’informations de santé permettant d’identifier le patient immédiatement. L’Inde a aussi un système similaire ; alors, je suggère au Sénégal d’en faire pareil pour gérer le problème de suivi des patients».
M. Mac laughlan qui présentait «les problèmes de confidentialité et de données relatives à la santé», a beaucoup insisté sur «l’intérêt qu’ont le patient et le personnel de santé à ce que les informations nécessaires et exactes soient disponibles pour assurer une plus forte probabilité des résultats positifs».
«La clé de cette relation de confiance doit impérativement reposer sur la transparence et la responsabilité dans l’utilisation de ces informations personnelles», selon lui. «Pour cela, il est important que les données relatives à la santé soient traitées conformément aux normes légales et éthiques, face aujourd’hui à la prolifération davantage de données sanitaires numérisées, pouvant être utilisées à des fins autres que celles prévues ; telles que la recherche, le marketing, les assurances ou encore les bio-banques», a-t-il mentionné.
Le Secrétaire permanent de la Commission de protection des données personnelles (Cdp), le colonel Paul Mendy, tout en saluant cette suggestion innovante, a pour sa part assuré que «le Sénégal dispose suffisamment de moyens matériel et humain, de même qu’un arsenal juridique solide pour faire de sorte que ces données collectées de manière électronique, soient sécurisées».
Dans le but d’éviter les contraintes liées notamment à l’obtention ou non de la carte d’identification nationale, par le patient, le colonel a préconisé que l’empreinte digitale puisse être utilisée comme identifiant unique pour ce qui est de cette nouvelle carte sanitaire.
Ainsi, pour terminer, il a invité «toutes les institutions de santé à collaborer avec la Cdp pour une meilleure protection des données de santé collectées afin de rendre tout le réseau interconnecté et hermétique.»