Pour une banale histoire de robinet : une mère de 4 enfants bouscule sa voisine qui a fini par rendre l’âme

De la chance, Fanta Djiba peut se vanter d’en avoir, à juste raison. Appelée, ce mercredi, à la barre des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de sa voisine Ndioba Niang, elle a écopé d’une peine assortie du sursis. 

«La courtoisie ne coûte rien mais achète tout», dit l’adage. Fanta Djiba l’a appris à ses dépens. Attraite à la barre pour des faits extrêmement graves, notamment le délit de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, elle a recouvré la liberté grâce aux témoignages positifs de ses voisins. Même le frère de la défunte a témoigné en sa faveur.

En effet, c’est à l’issue d’une bagarre opposant la prévenue à sa voisine Ndioba Niang que cette dernière est passée de vie à trépas à cause des blessures. À la barre, Fanta Djiba a profondément regretté de s’être battue avec la défunte en versant de chaudes larmes. Mère de 4 enfants, cette dame âgée de 48 ans a avoué être l’auteure des faits qui ont privé Ndioba Niang de sa vie.

Revenant sur les circonstances de cette tragédie, Fanta soutient que depuis 19 ans, elle loue dans le domicile de la victime sis à Fass. À l’en croire, durant toutes ces années, les deux familles entretiennent de bonne relation. Néanmoins, elle avoue que, des fois, Ndioba et elle n’étaient en de bon terme. Ainsi raconte-t-elle, elle s’en est ouverte à la grande sœur de celle-ci qui lui a conseillé d’ignorer les provocations de sa sœur.

Chose qu’elle a toujours faite. Du moins, jusqu’au mois de juillet. Les dames ont eu des bisbilles à cause de l’utilisation du robinet. L’ambiance est devenue plus tendue entre elles. Selon la prévenue, le 2 août, alors qu’elle était à l’entrée de la maison avec une de ses cousines qui était venue lui rendre visite, Ndioba, au lieu de demander qu’on lui cède le passage, les bouscule.

«J’ai ainsi attendu qu’elle soit de retour pour que je réplique. Avec mes mains, je l’ai bousculée et elle est tombée. Mais elle s’est relevée avant de rejoindre leur appartement qui se trouve à l’étage», a raconté Fanta. Poursuivant, elle renseigne que c’est au lendemain des faits que son époux l’a appelé, alors qu’elle était au boulot pour lui annoncer que Ndioba était grièvement blessé car ayant des fractures à la cheville et au niveau de la hanche. «Je suis allée la voir à l’hôpital. À sa sortie, chaque jour, je montais pour connaître l’évolution de sa santé. D’ailleurs, elle a été totalement prise en charge par mon époux». «Je ne lui souhaitais nullement la mort», a-t-elle martelé en pleurs.

Déplorant la tournure des choses, Mamadou Niang frère de la défunte dit que la famille s’est désistée de son action. «Je connais très bien Fanta. Elle est très courtoise. Je ne l’ai jamais vu se disputer. Depuis 19 ans, nos familles ont entretenu de bonnes relations. Je suis très peiné par la mort de ma petite sœur qui était mon amie. On était très proche. Mais je ne souhaite pas voir Fanta en prison», a déclaré Mamadou Niang. Appelée pour témoigner, la cousine de Fanta, Mariétou Diatta, corrobore les dires de celles-ci. Elle renseigne qu’elle a même tenté de réconcilier les deux dames.

Le représentant du ministère public a requis l’application de la loi. Les avocats de la défense ont sollicité une application bienveillante de la loi. Selon eux, ce n’est pas à cause des blessures que leur cliente a causé à la victime qui ont entraîné sa mort. «L’hôpital a attendu 24 jours pour effectuer l’opération. Ce après avoir reçu la caution. C’est une négligence médicale. Nos hôpitaux sont des mouroirs. Je suis désolée de le constater. Si la responsabilité de Fanta existe elle est résiduelle», a plaidé un des conseils de la prévenue.

Au terme des plaidoiries, le tribunal a reconnu Fanta Djiba coupable du chef qui lui est reproché. Pour la répression, le juge lui a infligé une peine de 6 mois assortis du sursis.

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