Précampagne : Le pouvoir à fond, l’opposition au front

À l’approche de la présidentielle de 2019, les politiciens ont démarré leur opération de charme. Pouvoir et opposition font les yeux doux aux Sénégalais et Sénégalaises, et rivalisent d’armes de séduction massive. Qui avec des inaugurations à tout va, qui avec des discours accrocheurs pour convaincre des populations médusées. Une campagne avant l’heure et à l’issue incertaine.

« Si tu veux connaître quelqu’un, n’écoute pas ce qu’il dit, mais regarde ce qu’il fait». Les Sénégalais devraient méditer ces propos du Dalaï Lama pour éviter de succomber aux discours lénifiants de politiciens fouineurs. La présidentielle de 2019 approche à grands pas, et l’opération séduction bat son plein. Aucun attirail n’est négligé pour faire succomber l’électorat. Si le champion de l’Apr procède à des inaugurations à tout va, l’opposition pour sa part, crie à la campagne déguisée et balance des missiles destructeurs dans le camp du pouvoir. Seulement, vu les nombreux enjeux auxquels le pays doit faire face, il urge aujourd’hui que les citoyens fassent preuve de discernement dans leur choix.

Mais le constat est que, de nos jours, la désillusion semble être la chose la mieux partagée chez les populations, qui se défient de plus en plus des politiciens. D’ailleurs, les taux d’abstention constatés lors des différents scrutins sont révélateurs du sentiment de répulsion que les citoyens éprouvent envers les politiciens. Pouvait-il en être autrement ? En effet, lorsqu’on se fonde sur ce qu’on voit au quotidien, ce qu’on entend, ce qu’on remarque dans la conduite des hommes politiques, dans leur comportement, dans leurs habitudes, leurs penchants etc., il y a vraiment de quoi s’inquiéter pour le devenir du pays. Tout simplement parce que les actes posés par ces leaders politiques sont aux antipodes de leurs discours.

Et c’est justement ce qui explique cette rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés, lassés par tant de promesses trompeuses ou non tenues, sur fond de reniement. LES MODELES POLITIQUES EN VIGUEUR ONT FAILLI AU PLAN MORAL ET DES VERTUS Si d’aucuns estiment que les Sénégalais ont si négativement changé de nos jours, tant dans leur mentalité que dans leur conduite et leurs comportements, c’est que les modèles politiques qui se sont offerts à eux ont failli, en particulier au plan de la moralité et des vertus morales. Ainsi, l’impression que l’on a, est que le Sénégal de nos jours ressemble à un bateau ivre, qui va à vau-l’eau.

Face à cette situation, beaucoup de politiciens se positionnent en messie, disant à qui veut les entendre qu’ils sont l’homme de la situation. Mais chat échaudé craint l’eau froide et les populations ont fini de se convaincre que les politiciens sont tous pareils et qu’ils ne croient en rien. Arguments qui se justifient par le fait que les convictions et les principes des opposants ont tendance à changer au gré de leur position. Leur vision d’un Sénégal plus juste, moins inégalitaire et plus solidaire, s’estompe au contact du pouvoir. Seuls les nouveaux élus et leurs proches sentent et savourent le changement, car ils s’en mettent plein les poches.

Si Wade se glorifiait d’avoir créé beaucoup de milliardaires, son successeur Macky Sall quant à lui, peut se targuer d’avoir mis sous le coude plusieurs dossiers… compromettants. Malgré les déceptions engendrées par les deux alternances, il ne faudrait pas, pour autant, que les citoyens cèdent au découragement. Comme le disait si bien Confucius : «La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber mais de se relever à chaque chute.»

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