En Guinée, la commission électorale vient de donner les résultats globaux provisoires de l’élection présidentielle. Elle déclare le président sortant Alpha Condé élu au premier tour avec 59,49% des voix. L’opposant Cellou Dalein Diallo, qui s’est proclamé vainqueur de la présidentielle avant la publication des résultats, a obtenu 33,5% des suffrages, selon la commission.
Les résultats globaux provisoires ont été proclamés par le président de la Commission électorale. Après la compilation des résultats provisoires partiels ces derniers jours, Alpha Condé, le Rassemblement pour le peuple de Guinée RPG Arc-en-Ciel, le parti au pouvoir, l’emporte avec 59,41% des voix ; un peu plus de 33% pour son grand rival Cellou Dalein Diallo du parti Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), rapporte notre envoyée spéciale à Conakry, Charlotte Idrac.
Le candidat professeur Alpha Condé est déclaré élu au premier tour du scrutin présidentiel.
Kabinet Cissé, le président de la Commission électorale
Charlotte Idrac
Des résultats annoncés dans une cérémonie officielle dans un cadre solennel, c’est ce que voulait la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en présence du Premier ministre, des membres du gouvernement, des ambassadeurs, des observateurs, des représentants des partis et des plateformes de la société civile dans un palais du Peuple sous haute sécurité. Les entrées sont filtrées à trois reprises avant d’entrer dans la salle.
« C’est la fin d’un moment historique », a dit le président de la Commission électorale, Kabinet Cissé, qui a précisé que le taux de participation de ce premier tour s’élevait à 78,9%. Les résultats annoncés sont susceptibles de recours par le parti d’opposition UFDG qui n’a cessé ces dernières semaines de contester la légitimité de la commission électorale. Cellou Dalein Diallo avait d’ailleurs publié ses propres résultats.
Premières réactions
Après la proclamation des résultats globaux provisoires par la Céni qui donnent Alpha Condé vainqueur dès le premier tour, le RPG, parti d’Alpha Condé se réjouit de cette visite.
Je vous avoue que c’est un sentiment de réconfort et de satisfaction. Nous avons aujourd’hui une réaction très positive par rapport à ce processus électoral qui sera clôturé par l’arrêt de la Cour constitutionnelle.
Ali Kaba, président du groupe parlementaire du RPG, parti présidentiel, à l’Assemblée nationale.
Esdras Ndikumana
De son côté, le parti UFDG de Cellou Dalein Diallo dénonce une « forfaiture ». Joint par RFI, Ousmane Gaoual Diallo, conseiller politique et directeur de la communication, assure qu’ils vont poursuivre la contestation, jusqu’à ce que la victoire de leur champion soit reconnue.
Aujourd’hui, nous devons reconnaître qu’il y a deux procès-verbaux qui ont été émis sur chaque bureau de vote et nous détenons les procès-verbaux de presque 80% des bureaux de vote qui ont été émis à l’occasion de ce vote, et qui montrent qu’Alpha Condé a perdu ces élections. La Céni a probablement produit des résultats qui ne reflètent pas cette volonté exprimée par les populations guinéennes. Donc, ce combat ne fait que commencer.
Ousmane Gaoual Diallo, conseiller politique et directeur de la communication.
Esdras Ndikumana
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Rues désertées et coupures internet
Après l’annonce de ces résultats, Conakry, la capitale guinéenne, semble encore endormie, malgré l’heure tardive. Il y a très peu de monde dans les rues, en proche banlieue. Au pont du 8 novembre, les accès au centre-ville sont systématiquement contrôlés par des policiers ainsi que par des membres de la garde présidentielle en armes, a pu constater notre correspondant sur place, Carol Valade.
Des pick up militaires circulent. Des violences et des coups de feu ont été rapportés, depuis la haute banlieue ainsi que des scènes de pillages et des incendies.
Le réseau internet et les appels internationaux sont indisponibles avec l’opérateur Orange. Plusieurs réseaux sociaux et applications de messagerie sont également difficiles d’accès.
Sur les violences post électorales qui secouent le pays, depuis lundi, les bilans divergent. Quinze morts dont cinq membres des forces de défense et de sécurité, selon le gouvernement. Huit civils tué dont trois enfants, selon Human Rights Watch. Selon l’UFDG, principal parti d’opposition, qui n’a pas attendu les résultats officiels pour annoncer que son décompte le donnait victorieux, le bilan réel serait plus proche d’une trentaine de victimes.