Présidentielle en Guinée: le climat reste toujours infernal

Hier , jeudi 22 octobre, une rencontre a eu lieu entre le gouvernement guinéen et le corps diplomatique à quelques heures de l’annonce des résultats provisoires.

Une rencontre à huis clos au ministère des Affaires étrangères à l’issue de laquelle le chef de la diplomatie a rappelé que les observateurs de la Cédéao avaient salué le bon déroulement du scrutin. Selon le ministre, c’est la déclaration de Cellou Dalein Diallo, proclamant sa victoire, qui est à la source de toutes les violences de ces derniers jours.

Le parti d’opposition UFDG a publié mercredi ses propres résultats, en expliquant avoir collecté plus de 84 % des PV des bureaux de vote, grâce à un système à la fois de SMS, de scans des PV et un centre d’appels. Le ministre des Affaires étrangères parle de ce logiciel tombé du ciel et annonce de possibles poursuites judiciaires.

Ce jeudi, le QG du parti UFDG à Conakry était toujours sous surveillance, fermé par une chaîne et un cadenas. Cellou Dalein Diallo dénonce « une descente policière musclée » au siège de son parti mercredi soir.

Zones inaccessibles, entrées filtrées…

Dans la matinée à Conakry, un important dispositif de la gendarmerie mobile était visible au rond-point Hamdallaye et au carrefour à l’entrée de cette fameuse route Le Prince. C’est l’axe autour duquel se sont concentrées les manifestations ces derniers jours. De nombreux habitants, dans certains quartiers, à Cosa, Bambeto, Sonfonia, affirment être bloqués chez eux et expliquent ne pas pouvoir sortir.

Plusieurs zones sont inaccessibles. La plupart des boutiques sont fermées dans le quartier de Hamdallaye, jusqu’au centre-ville de Kaloum, où les entrées sont filtrées par les forces de défense et de sécurité.

Ambiance tendue donc, avant l’annonce de ces résultats provisoires complets de l’élection par la Céni. La commission doit encore publier les chiffres de la circonscription de Mamou, ceux de République Démocratique du Congo et enfin de Gambie.

Un bilan humain lourd

Des sources locales donnent 5 morts en Moyenne Guinée dont le coordinateur du FNDC à Pita. Sur les images parvenant de Labé on peut entendre des tirs d’arme automatique. L’UFDG principal parti d’opposition identifie au moins 3 morts à Conakry, ce qui porterait à 22 le nombre de décès depuis lundi selon son décompte, rapporte notre correspondant à Conakry. Un leader du FNDC parle même de 30 morts.

Le gouvernement, qui dénombrait mardi 10 morts à travers le pays n’a pas communiqué de chiffres depuis lors. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, l’administration du territoire annonce la réquisition de l’armée dans le maintien de l’ordre.

Depuis les quartiers réputés favorables à l’opposition de la capitale difficilement accessibles ce jeudi, les habitants se disent terrorisés par les coups de feu incessants et accusent les forces de l’ordre d’exactions.

Signe du climat délétère qui prévaut les propos violents et les appels à la haine se multiplient notamment sur internet dont le débit était très perturbé jeudi soir.

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