Les pêcheurs qui s’étaient aventurés jusque dans les eaux bissau-guinéennes ont été présentés au tribunal des flagrants délits de Mbour.
Idrissa Koné, Amadou Ba, El Malick Sarr dit ‘’Ass’’, Maguette Guèye dit ‘’Vieux’’, Mamadou Diokh, Seydou Keita, Yoro Abdoulaye Dia, Ismaela Ba, Mamadou Diop, Mbaye Diop, Ibrahima Baldé, Cheikh Atab Sagna, Abibou Dièye, Dame Yade, Saliou Guèye, Assale Jean-Louis Mian, Mouhamed Diallo, Mamadou Ba et Babacar Ndiaye ont tous contesté les faits qu’on leur reproche.
Pour rappel, ces pêcheurs, composés d’Ivoiriens, de Guinéens et de Sénégalais avaient emmené à bord de leur équipage Adao de Oliviera, Manuel Correa, Mario Ntchude, Domingos A De Sousa, des garde-côtes bissau-guinéens.
Les deux capitaines sénégalais ont été transportés, pour leur part, en Guinée-Bissau ; ils ont payé, l’un 1 300 000 F Cfa, et l’autre 1 100 000 F Cfa. Puis, ils sont retournés au Sénégal. Ils ont été entendus en tant que témoins.
C’est leur avocat, Me Fadel Fall, qui retrace le film de ce présumé kidnapping. Il explique : “En réalité, il se trouve que l’armée bissau-guinéenne avait arraisonné les pirogues vers 11 h de la matinée. Les militaires ont pris les capitaines des deux pirogues et ont laissé deux militaires dans chaque pirogue. Ces militaires devaient prendre la direction de la Guinée-Bissau. Ils devaient gérer la capitainerie des embarcations. Malheureusement, ils se sont perdus. Ils ont tourné en rond jusqu’au lendemain, ne sachant pas où aller.”
Il poursuit : “Ils ont alors rencontré des pêcheurs qui leur ont dit qu’ils étaient en territoire gambien. En ce moment, il leur était plus facile de revenir au Sénégal, car le carburant commençait à manquer.”
Mais il affirme que les militaires se s’ont opposés à cette alternative. Pour leur intimer l’ordre de reprendre cap sur la Guinée-Bissau, ils ont tiré trois balles. Dans la mêlée, les armes sont tombées dans les eaux. Les pêcheurs, animés par un élan de survie, ont mis le cap sur le Sénégal. Ils ont appelé pour prévenir.
Maitre Fall a imploré l’indulgence et la compréhension du tribunal à l’endroit de ces pêcheurs. Il a même invoqué la rareté des ressources qui poussent aujourd’hui les pêcheurs dans les eaux interdites.
Il a rappelé que ces pêcheurs ne se sont pas opposés, encore moins refusé d’obtempérer. De ce fait, il a plaidé pour le relax des chefs de toutes les préventions.
Ils ont finalement pris un mois de prison assorti du sursis et la restitution des moteurs des pirogues.