«Wooy fu ñuy jeematti ?» Sommes-nous tentés de demander comme Fabrice Nguema dans ses revues de presse. Parce que la situation des gorgorlous devient de plus en plus intenable. Après la hausse tous azimuts des prix des produits de consommation, c’est la Senelec qui vient électrocuter ses abonnés avec une hausse annoncée de 6 à 10% sur les factures à partir du 1er décembre de ce mois.
Déjà que l’électricité coûte beaucoup trop chère, tout comme l’eau, sans compter le loyer la nourriture, la santé, les frais de scolarité des enfants, les ménages auront fort à faire pour se tirer d’affaire, d’autant que les salaires de misère et autres maigres pensions ne pourront pas venir à bout de tous leurs problèmes. Aujourd’hui, au lieu de soulager le fardeau des gorgorlous dont les poches sont complètement trouées, l’État continue d’y piocher sans état d’âme pour compenser ses fautes de gestion. Pire, il semble que l’État n’a aucune once de pitié pour ces populations besogneuses qu’il ne cesse de pomper au moment où il rechigne à toucher à ses privilèges.
D’ailleurs, si l’État était un modèle de gestion, il n’aurait pas besoin de taper tout le temps sur les populations déjà exténuées par la cherté de la vie. Et qu’est-ce qui justifie la hausse des prix de l’électricité aujourd’hui, alors que le chef de l’État avait annoncé une baisse de 10% sur le prix de l’électricité à compter du premier bimestre 2017, et dont les modalités seront fixées par la commission de régulation du secteur de l’électricité ?
Pour justifier cette baisse, le chef de l’État avait expliqué que la Senelec, «qui accusait des pertes cumulées de plusieurs milliards de francs Cfa, affiche un exercice bénéficiaire pour la troisième fois consécutive depuis 2014», avait-il affirmé. Alors que les Sénégalais s’attendaient à une baisse, Makhtar Cissé le ministre du pétrole, est venu prendre le contre-pied du chef de l’État au mois de mai dernier en soutenant : «une baisse ne peut pas être envisagée dans ce contexte actuel. Ce sont 200 milliards de francs Cfa qu’il faudra rembourser. Les investissements dans le secteur sont très lourds. Ce coût a un impact sur le vécu des Sénégalais et ne permet pas à l’État d’investir dans d’autres secteur».
Donc il semble que pour rembourser les investissements, l’État n’est pas allé chercher loin en faisant payer cette ardoise aux populations. Comme si les factures salées payées à date due nesuffisaient pas à leur peine. Pourtant, il n’hésite pas à accorder des exonérations de complaisance qui se chiffrent à des centaines de milliards à des multinationales. Et puis, où est passé l’excédent de la Senelec dont parlait le chef de l’État ? – sommes-nous tentés de demander.
Ce qui est le plus frustrant dans cette situation est le fait qu’au moment même où le pouvoir censé sortir les populations de la galère ne fait rien pour, tout en continuant de les saigner, les scandales à milliards se succèdent à un rythme effréné sans qu’il ne daigne mettre fin à la saignée des finances publiques. Comme si ce sont les mandants qui devraient payer les fautes de gestion de leurs mandataires. Bon mais, il n’y a pas péril en la demeure, et les Sénégalais peuvent toujours espérer (en attendant Godot), cette baisse promise par Makhtar Cissé à partir de «2020-2021, dès qu’on aura le premier gaz, le prix de l’électricité va baisser et dans 10 ans, les factures seront divisées par deux», assure le ministre du Pétrole.