Le moins que l’on puisse dire est que le front social est en ébullition. Ça râle de partout. La hausse des prix de l’électricité, qui est entrée en vigueur depuis le 1er décembre dernier, est la goutte qui a fait déborder le vase.
Les populations sénégalaises sont dans tous leurs états. Dans un contexte de découverte de gaz et de pétrole au Sénégal et au moment où le prix du baril de pétrole est en baisse au plan mondial, elles ont du mal à comprendre une hausse du prix de l’électricité, quel que soit le motif évoqué par les autorités.
La marche de la plate-forme Aar li ñu bokk pour dénoncer cette hausse du coût de l’électricité vaut aujourd’hui à Guy Marius Sagna et camarades d’avoir maille à partir avec la justice. À la Sde, l’intersyndicale des travailleurs est en mouvement depuis quelques jours. Elle a bouclé hier une grève de 72 heures. Mais les travailleurs annoncent une autre grève de 48 heures. Ils réclament 15% des actions de Suez, qui va remplacer la Sde. Cependant, le gouvernement n’a proposé que 10%. Ce que refusent catégoriquement les travailleurs. Les grincements de dents se font entendre aussi dans l’Enseignement supérieur.
Le Syndicat unique des enseignants du supérieur (Sudes) a déterré la hache de guerre. Le Sudes exige l’achèvement rapide des chantiers dans les universités publiques et l’Isep, un plan Marshall de recrutement d’enseignants-chercheurs et le financement et l’équipement des laboratoires de recherche dans toutes les universités. La confrontation est inévitable avec le gouvernement, sommes-nous tentés de dire.