PROCÈS POUR «DIFFAMATION» CONTRE MAME MBAYE NIANG : CE RISQUE D’INÉLIGIBILITÉ QUI PLANE SUR LA TÊTE DE OUSMANE SONKO

Ce 2 février 2023, Ousmane Sonko va répondre, sauf s’il en décide autrement, de ses accusations contre Mame Mbaye Niang, qu’il dit avoir été épinglé par un rapport de l’Ige. L’issue pourrait sceller son sort pour son inéligibilité s’il est condamné. Et le leader de Pastef semble en mesurer l’enjeu, comme il l’avait dit au meeting de Keur Massar.

Toutes les oreilles sont tendues vers ce procès Ousmane Sonko-Adji Sarr. Normal, au vu de la gravité des accusations, des dégâts matériels et surtout humains (14 morts), de la personnalité de l’accusé, de l’enjeu politique de cette affaire, dont dépend l’avenir du leader de Pastef. Mais il y a aussi une affaire, dans l’affaire, qui, moins bruyante, ressemble pourtant à un «tueur silencieux» d’une carrière politique. D’une éligibilité en 2024. Il s’agit de la plainte de Mame Mbaye Niang pour diffamation contre le leader de Pastef, qui est appelé à la barre ce 2 février 2023.Au-delà de l’audition, et semble-t-il, d’une «confusion» sur le «rapport» qui aurait épinglé le ministre de la Jeunesse d’alors, dans l’affaire dite Prodac, il y a la suite qu’elle pourrait avoir. Sonko aurait admis, devant la police judiciaire, comme l’écrivait “Le Quotidien” dans son édition du 14-15 janvier 2023, s’être trompé en parlant d’un rapport de l’Ige à la place de l’Igf. Avant de réitérer ses propos lors de son meeting de Keur Massar. Le journal de Avenir communication avait même ajouté que le leader de Pastef avait demandé le rapport à l’Igf (Inspection générale des finances), sans succès.

Ousmane Sonko à Keur Massar : «Ils veulent me condamner à 2 ou 3 mois et dire que je ne peux pas être candidat».

C’est qu’au fond, Ousmane Sonko n’ignore pas ce que cette affaire qui l’oppose à Mbaye Niang pourrait lui coûter. Et même s’il feint de prononcer le nom du responsable de l’Apr, il se prononce tout de même sur le dossier. Avec une appréhension pas loin de la fatalité. Plus que le dossier de viol renvoyé en Chambre criminelle par le Doyen des juges, Oumar Maham Diallo.

«Quelqu’un a déposé une plainte contre moi pour diffamation. Je le dis ici. Il n’y a pas de diffamation parce que j’ai lu un rapport de l’Igf sur le net qui dit épingler Mame Mbaye Niang sur des malversations dans le cadre du Prodac. Je réitère mes propos ici, devant vous. Il est parti déposer un dossier qui était censé concerner deux individus. Mais le procureur l’a écarté, lui le plaignant, pour prendre en main le dossier. C’est pourquoi, ce dossier est encore un autre entre Macky Sall et Ousmane Sonko», a dit Ousmane Sonko lors du meeting de Keur Massar.

Avant d’ajouter : «En réalité, ce qu’ils veulent (le Pouvoir), c’est laisser tomber le grand dossier (de viol) pour passer par ce dossier ridicule, pour dire qu’il mont condamné à deux ou trois mois avec sursis. Par conséquent, je ne pourrai pas être candidat en 2024. Mais je vous assure que ça ne passera pas».

Mame Mbaye Niang brandit ses «jurisprudences»

C’est que son accusateur est d’autant plus motivé dans cette affaire, qu’il est convaincu qu’il tient là «le bon bout». Et ira jusqu’au bout ! «Il (Sonko) n’a qu’à montrer son rapport de l’Ige. S’il ne vient pas au procès, la condamnation sera encore plus rapide. Que personne ne dise que c’est un complot politique. Quand on fait 10 mois dans un département comme celui des finances, on ne peut confondre l’Ige et l’Igf. On me dit que c’est un lapsus. Mais c’est avec un lapsus qu’on a condamné Madiambal Diagne à 6 mois. Je ne lui demande même pas Ige, mais quand la police lui a demandé celui de l’Igf, il a demandé à aller le chercher. En réalité, c’est lui qui s’est fait éliminer. Macky Sall n’y est pour rien», a argumenté Mame Mbaye Niang, lors de sa conférence de presse du 23 janvier dernier.

L’actuel ministre du Tourisme s’appuie sur deux choses : Son différend avec les sites Samarew et Impact.sn, qu’il avait traînés en justice pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Selon lui, Impact avait été condamné. Il estime, par conséquent, que Ousmane Sonko ne peut échapper à cette condamnation.

L’autre accroche, selon Mame Mbaye Niang, c’est ce qu’il appelle la «jurisprudence Madiambal Diagne» dans son dossier qui l’avait opposé au juge Souleymane Teliko. Le patron du groupe Avenir communication a été condamné, non pas à un sursis, mais à une peine ferme de 3 mois ferme. Même en faisant valoir sa bonne fois que c’est un lapsus, puisqu’il voulait parler d’un rapport de l’Union africaine et non de l’Union africaine. Alors le ministre de la Jeunesse espère être avantagé par ce précédent.

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