Amadou Moussa Dia ne sortira pas de prison, jusqu’au mois de janvier. Ainsi, en a décidé le juge du Tribunal des flagrants délits à qui il a fait face, hier. Poursuivi par son patron, il répondait des faits de vol aggravé. Le substitut du procureur avait requis 2 ans de prison ferme.
Six (6) mois ferme, c’est la peine que le Tribunal des flagrants délits de Dakar a infligée, hier, au boutiquier Amadou Moussa Dia qui comparaissait pour des faits de vol aggravé. Il est poursuivi par son employeur Demba Diallo. Ce dernier lui reproche d’avoir ouvert sa boutique avec l’aide d’une fausse clé et d’avoir emporté les 6 millions qui se trouvaient dans le coffre.
Les faits ont eu lieu le surlendemain de la tabaski. Ce jour-là, A. M. Dia, après avoir terminé le décompte avec le plaignant, lui a demandé son autorisation pour aller présenter ses vœux à ses proches. Ainsi, celui- ci l’a gratifié d’un billet de 500 francs pour payer le transport. À l’heure de la prière de vendredi, comme tout bon musulman, Demba a fermé les portes de sa boutique pour aller répondre à l’appel du muezzin.
Mais, il était loin de réaliser que son absence allait lui causer cet énorme préjudice. Car, ce fut le moment propice pour le mis en cause de venir ouvrir la boutique avec une fausse clé et dépouiller son collaborateur. C’est à son retour de La Mosquée que ce dernier a constaté que les 6 millions F Cfa qu’il avait rangés dans le coffre avaient disparu. C’est la bailleure du plaignant, qui a aidé à alpaguer le sieur Dia.
Devant les enquêteurs, Awa Kane a déclaré avoir aperçu le prévenu rôder dans les parages à l’heure de la prière. Sa fille a également soutenu avoir remarqué une présence humaine mais ignore son identité. C’est à la suite de ces déclarations que A. M. Dia a été arrêté et mis sous mandat de dépôt.
Jugé, hier, pour des faits de vol avec usage de fausse clé au préjudice de l’employeur, Amadou Moussa Dia a balayé d’un revers de mains toutes les accusations portées à son encontre. Il affirme qu’il n’était pas présent sur les lieux du vol à l’heure indiquée. «Le jour des faits, je n’étais pas à la boutique. J’étais parti voir mes proches à Guédiawaye, aux Parcelles Assainies, à Malika, chez mon marabout et à Gadaye. À 14 heures, je me trouvais aux Parcelles Assainies chez mon ami A. Ndao.» Des allégations que ce dernier a démenties devant les enquêteurs indiquant que le prévenu a quitté son domicile vers les coups de 13 heures. Pis, précise-t-il, la visite de son ami était fugace.
Pour l’avocat de la partie civile, la culpabilité du prévenu ne souffre d’aucun doute. «Dia savait que l’argent était gardé dans la boutique. C’est lui l’auteur de ce vol. Il veut juste nier les faits pour se soustraire de sa responsabilité pénale. En guise de dommage et intérêt, la partie civile a réclamé la restitution des 6.000.000 de francs.
Dans ses observations, le représentant du Ministère public dit être convaincu de la culpabilité du comparant. « Le choix de l’heure n’est pas fortuit. « Une fois dans la boutique, la personne n’a pas tergiversé. Elle est allée directement défoncer le coffre-fort et retirer les 6 millions de FCfa », a indiqué le parquetier avant de requérir une peine ferme de 2 ans.
Heureusement pour le sieur Dia, le tribunal a été clément, n’ayant pas suivi le réquisitoire du ministère public. Néanmoins, il l’a condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme. En sus de la peine, il est contraint à restituer les 6.000.000 de francs.