Projet autoroute Dakar – Tivaouane – Saint-Louis : Les risques environnementaux et sanitaires

 

En effet, la réunion du comité technique de prévalidation du rapport d’EIES, qui s’est tenue ces 23 et 24 mai 2022 à Dakar, a été l’occasion de souligner de nombreuses insuffisances de l’étude. “Des observations et recommandations ont été  formulées par les différentes parties prenantes, dont la société civile. Mais  le comité a procédé à la validation sous réserve dudit rapport” dit l’entité. 
 
Legs Africa rappelle qu’un tel  projet encore mal pensé, dans un contexte de progression notoire de la menace terroriste vers les pays côtiers, d’exploitation des hydrocarbures et implanté dans une zone où les variations pluviométriques côtoient une désertification à grandes enjambées, comporte énormément de risques. 
 
Ainsi, à la présence de ces facteurs générateurs de conflits entre agriculteurs et éleveurs, s’ajoutent des menaces sévères sur les moyens d’existence de ces populations tout en les éloignant davantage de tout espoir de subvenir a leurs besoins et droits qui correspondent aux objectifs de développement durable (Odd).
 
Étant donné que les surfaces répertoriées englobent aussi bien des lotissements à usage d’habitation que des terres agricoles, il convient de s’interroger sur le modèle d’évaluation des indemnisations, afin que nul ne soit lésé, mais aussi de s’en référer aux exigences des bailleurs que sont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Legs Africa attire fortement l’attention sur la pollution de l’air pendant et après les travaux qui, à ce jour, ne font pas l’objet de prévisions afférentes au taux journalier de polluants et de particules fines. 
 
Face à des populations qui ne bénéficient pas d’infrastructures sanitaires de base, la prise en compte réelle des risques sanitaires et l’accès aux soins et traitements adéquats doivent figurer parmi les priorités de sécurisation de ces dernières.
 
Par ailleurs, au regard de toutes les problématiques générées tant sur le plan de la protection de l’environnement avec un abattage assez important d’arbres, à savoir 395 948 pieds d’arbres forestiers dans un contexte de désertification que sur celui de la préservation de la faune et donc des écosystèmes, il serait opportun de s’interroger sur les critères permettant d’affirmer le caractère optimal du tracé. 
 
L’entité exige, ainsi, que “la mise à disposition des coordonnées géographiques du tracé soit effective et  une meilleure préservation de l’environnement, d’élaborer un par zone agroécologique et de disposer d’un plan de reboisement permettant de remplacer chaque pied abattu par au moins deux autres pieds, le respect strict des textes sur la protection de l’environnement et des espèces et que  des études supplémentaires sur les risques de pollution des nappes, des mares et de l’air soient effectuées. A cela s’ajoute la mise en place d’un organe indépendant et inclusif chargé du suivi des engagements, sachant que si les entreprises s’évertuent à défendre leurs intérêts, les agents de l’Etat peuvent être soumis à des pressions émanant d’une volonté politique vacillante”.
 
Les conséquences sont donc énormes, du point de vue environnemental. En atteste l’alerte  de Legs Africa sur les enjeux environnementaux et socio-économiques. 

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