Il résulte de l’économie des faits que El Hadj Boubacar D. est traduit en justice par la dame Khady D. Hôtelière de son état, elle accuse le monsieur de l’avoir grugé. Le préjudice est estimé à 3.779.000 francs. Ce montant était destiné, selon la plaignante, à l’achat de matériels audiovisuels. Appréhendé par les agents de la gendarmerie de leur massar, Boubacar est placé sous mandat de dépôt le 19 juin 2024. Présenté, hier, aux magistrats du tribunal des flagrants délits de Dakar, le comparant a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés. Cependant, le prévenu reconnaît avoir reçu de la part de sa patronne 4.345.000 francs pour l’achat du matériel.
Il ressort des débats d’audience que la plaignante avait un projet de création d’une chaîne de télévision, dénommée LacTv. C’est sur ces entrefaites qu’elle a sollicité son expertise. Devant la barre, l’ex employé de la boite Gaston production promet : « Je me suis exécuté en mettant à sa disposition une bonne partie du matériel. Seules deux caméras sont indisponibles. Ces dernières coûtent 850.000 francs l’unité. Elles devaient venir de la Chine. Mais, il y a un retard de livraison. Comme elle est pressée, je suis prêt à lui rembourser ses 1,7 million francs ».
Par ailleurs, El Hadj Boubacar a soutenu que la télé a commencé à fonctionner. Mais, la dame n’a pas encore de local. Raison pour laquelle il a gardé chez lui les deux ordinateurs portables destinés à la programmation de la chaîne. Lors de sa déposition à la gendarmerie de keur Massar, la partie civile a indiqué que le prévenu lui a présenté une facture de 4.660.000 francs. Quand il a encaissé cette somme au mois de mai 2024, il lui a livré du matériel d’une valeur de 881.000 francs. Khady a ajouté s’être rendue au niveau de l’établissement où le prévenu a acheté le matériel.
« Lorsque j’ai confondu sa facturation et le prix sur place, j’ai constaté qu’il y a une surfacturation », a-t-elle déploré. Pour Me Baba Diop, le prévenu n’a produit aucune preuve par rapport à l’acquisition du matériel. La robe noire a estimé le préjudice de la partie civile à 3.700.000 francs. En guise de réparation, il a demandé 5.700.000 francs. Estimant l’abus de confiance constant, le substitut du procureur a requis un an ferme. Le conseil de la défense a pris son contrepied. Il a demandé au tribunal de condamner le prévenu à rembourser les 1,7 million francs. Après en avoir délibéré, le juge a déclaré le prévenu coupable d’abus confiance. Ainsi, il a prononcé à son encontre une peine de trois mois avec sursis en plus d’un dédommagement de 4 millions francs.
Avec A. TALL