Quand la “Lp” se mue en liberté définitive pour les “Vip”…

La mise en liberté provisoire est-elle synonyme de liberté définitive ? En tout cas, au regard de l’actualité judiciaire de notre pays, c’est tout comme. Pis, quand la liberté provisoire est accordée par un juge d’instruction, le tribunal ou par le procureur de la République, le dossier du détenu est pratiquement clos. Cette liberté provisoire prend les relents d’une liberté définitive où l’action judiciaire est quasiment éteinte. C’est malheureusement le cas de certaines personnes dites “importantes” ou “influentes”.

On peut citer pêle-mêle…Samuel Sarr. Ce dernier est en liberté provisoire depuis le 1er octobre 2014. L’ancien “Wadiste éternel”, était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense au chef de l’État. Depuis lors, il n’y a pas eu de procès. Son dossier n’a pas bougé d’un iota au temple de Thémis.

Il n’est pas le seul : les exemples foisonnent dans les rangs des personnalités ou célébrités qui bénéficient de liberté provisoire et qui n’ont plus jamais été inquiétés par dame justice. Oumar Sarr, naguère tout puissant cacique du Pds, en est une belle illustration. Depuis le 26 janvier 2016, le député-maire de Dagana est lui aussi en liberté provisoire. Il avait été envoyé au purgatoire à 100m2 (prison de Rebeuss) pour faux et usage de faux et diffusion de fausses nouvelles. Depuis qu’il a décroché la fameuse “LP”, il vaque tranquillement à ses occupations, comme si de rien n’était. Bamba Fall, le maire de la Médina, la chanteuse Amy Collé Dieng, Oulèye Mané ou encore “l’amie” des wolofs, Penda Bâ, pour ne citer que ceux-là, ont tous obtenus une liberté provisoire qui semble les éloigner définitivement d’un procès au palais de justice Lat Dior.

Le cas le plus flagrant et qui a failli échapper à notre attention, est celui d’Abdourahim Agne, l’ancien leader du Parti de la Réforme. Depuis le 15 juin 2005, le bonhomme est en liberté provisoire. Son mignon péché, il avait appelé en son temps, le peuple au soulèvement, aux fins de renverser le régime du Président Abdoulaye Wade. C’était lors d’une tournée politique à Kaolack. Depuis plus de 14 ans que la liberté provisoire lui a été accordée, Abdourahim Agne se la coule douce, même s’il est aujourd’hui rattrapé par le poids de l’âge. Un autre cas qui risque aussi d’emprunter le même chemin : c’est celui de notre confrère Adama Gaye, qui avait été embastillé pour atteinte à la sûreté de l’État, entre autres récriminations. Il a été récemment élargi de prison, à la faveur, lui aussi, d’une liberté provisoire. Son dossier risque tout simplement de traîner jusqu’à l’oubli, comme ce fut le cas pour la plupart des célébrités qui ont eu maille à partir avec la justice, à l’exception de Thione Seck. Ce dernier, après une longue période de liberté provisoire, avait fini par être jugé. En droit, c’est vrai, le principe c’est la liberté et la détention l’exception. Mais ces cas reçus de “Lp” définitive, peuvent hélas être interprétés de mille et une manière.

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