Le procès de l’Imam Ndao et Cie a été renvoyé au 14 mars prochain à cause de la nouvelle composition de la Chambre criminelle qui est désormais présidé par le juge Samba Kane. La défense qui s’est pliée à cette décision a cependant indiqué que l’État du Sénégal s’est lancée dans une vaste opération de chasse aux “barbus” pour des espèces sonnantes et trébuchantes.
Me Moussa Sarr le coordonnateur des avocats de l’Imam Alioune Badara Ndao a fait hier une révélation fracassante au sujet du financement des activités anti-terroristes au Sénégal. A l’en croire, le pouvoir actuel a reçu beaucoup d’argent pour combattre ce fléau. “Dans le cadre de la lutte internationale contre le terrorisme, l’État du Sénégal comme d’autres États ont reçu énormément de moyens financiers. Et naturellement quand vous recevez autant de moyens, vous avez une obligation de résultats”, a-t-il déclaré.
Selon Me Moussa Sarr, l’arrestation de son client s’inscrit dans cette logique. “Pour justifier que les fonds perçues ont permis d’arrêter des terroristes, il fallait sortir quelqu’un, en le présentant comme le cerveau.”, a-t-il ajouté. C’est la raison pour laquelle, dira-t-il, que l’Imam Ndao est présenté sans aucune raison valable comme le cerveau dans cette affaire. “En réalité, il (Alioune Ndao) ne connaît même pas la plus part de ses co-accusés. C’est une forme de raison d’État qui ne saurait prospérer devant un tribunal où une Chambre criminelle dans un État de droit”, a-t-il expliqué. Me Moussa Sarr a en outre déclaré que les avocats de l’Imam Ndao, droits dans leurs boites, ne baisseront pas l’échine dans leur croisade pour sortir leur client de prison.
“Nous allons combattre cela pour que force reste à la loi, pour ne pas que la raison du plus fort ne prenne le dessus sur la force du droit, a-t-il soutenu. Auparavant, Me Moussa Sarr, a rappeler que dans le cadre de cette affaire, l’Imam Ndao a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés. Dans la foulée, il a promis que la defense va le démontrer lors des plaidoiries.
La Dic et la S.R citées à comparaître
Toutefois, pour tirer son client d’affaire, Me Sarr a introduit une requête au près du tribunal aux fins de faire comparaître le patron de la Dic de même que celui de la Section de recherches de la gendarmerie nationale. “Nous estimons qu’il était nécessaire pour la manifestation de la vérité qu’on nous permette de faire comparaître le Chef de la Dic et le Commandant de la Section de recherches”, a dit la robe noire. Malheureusement, pour lui cette requête a été purement et simplement rejeté. “A l’état actuel de la procédure, il n’est pas nécessaire de convoquer le Commissaire Diop et le Commandant Diack”, a tranché le juge Samba Kane.
Dans la foulée, il a également débouté la défense relativement aux demandes de mise en liberté provisoire des sieurs Ibrahima Ly, Assane Camara et Oumar Kéita. A l’en croire, ces trois individus n’ont pas de garantie “sérieuse” de représentation en justice. Autrement dit, au cas où une liberté provisoire leur est accordée, ils pourraient en profiter pour se soustraire à l’action de la justice. Ces derniers sont poursuivis devant la Chambre criminelle de Dakar à l’instar de 28 de leurs co-accusés y compris l’Imam Alioune Ndao, pour les faits d’actes de terrorisme et d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Après avoir confirmé le renvoi du procès à la date du 14 mars prochain, le Président de la Chambre criminelle, a convoqué les avocats de la défense à une réunion le mercredi prochain.
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