Ramadan : les denrées de première nécessité intouchables

La hausse des prix des denrées de grande consommation pèse lourdement sur le panier de la ménagère dans la commune de Ziguinchor. Légumes, fruits de mer ou de l’arboriculture, viande rouge ou blanche, poissons, sucre, riz, huile, fruits…, tout est cher. La population, généralement les femmes, dénonce la cherté des produits. Elles se sentent sous pression à cause de cette situation. «Nous n’avons pas le choix. Nous devons présenter un bon plan pour la rupture du jeûne et un bon Ceebu jën pour le dîner. Mais tout est cher. Quoiqu’on nous donne, cela ne suffit jamais. Nous-mêmes, on appuie les hommes dans la dépense, mais malgré tous les efforts, nous avons du mal à nous procurer tout le nécessaire», rouspète Awa Mbaye. La jeune dame, teint clair, continue à se plaindre tout en emballant du piment sec dans des sachets. «Même le petit pot de nescafé est passé de 600 à 900 francs, le prix plancher du poisson, c’est 2000 francs. Ce mois de Ramadan coïncide vraiment avec une conjoncture.»

L’on se bouscule, l’on se dispute en ce mois d’abstinence et de dévouement pour se frayer un chemin. C’est dire que le marché est très animé et bien approvisionné. Le seul hic reste la cherté des produits. Le sac de riz de 50 kg est à 20 mille francs, le bidon de 20 litres d’huile à 19 mille, le kg de sucre à 650 francs, le kg de viande rouge à 4000 francs, le poulet à partir de 4500 francs.

Le poisson reste l’aliment le plus rare en ce mois de Carême qui coïncide avec le Ramadan. Au niveau de l’espace dédié au poisson au marché Boucotte, une table sur trois est vide. La demande étant supérieure à l’offre, le prix du poisson monte. Les femmes font le tour des tables, demandent les prix et avancent sans acheter. Une attitude qui fâche évidemment les vendeurs. «Il vaut mieux acheter que de faire des va-et-vient. Le poisson manque. Il n’y en a même pas au niveau du téfesse (quai de pêche)», se lamente un vendeur. Adja confirme : «Je viens du téfesse, il n’y a rien là-bas. Je vois qu’il y en a peu ici, mais c’est trop cher.» La dorade est à 3500 francs et le petit morceau du gros poisson, communément appelé «teul», se vend à partir de 2000 francs. L’oignon, le lait, la tablette d’œufs et les légumes sont dans la même dynamique de hausse. «Les affaires ne marchent plus. Il n’y a pas d’argent dans ce pays. Le pouvoir d’achat des gens a chuté, alors que les produits ont connu une hausse», croit s’avoir Hamed, gérant d’un magasin de produits de grande consommation à l’intérieur du marché Boucotte. «Oh, les produits sont chers, les prix sont insupportables, on a vraiment besoin d’aide, qu’on baisse un peu ces prix, surtout le riz», plaide la vieille Dominga. Elle n’a encore rien acheté, elle sonde les prix avant de se décider. Fatou Kouyaté renchérit : «Le plus dur, c’est le riz, le kg est à 500 francs, c’est insupportable. S’agissant des légumes, les prix restent abordables.»

 

 

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