Rapports tardives : Une épée de Damoclès sur la tête des prétendants de 2024 ?

La publication des rapports de la Cour des comptes a soulevé des vagues d’indignation et de désapprobation concernant la manière cavalière dont l’argent public est géré par le régime censé être celui de la gouvernance «sobre et vertueuse». Mais, ce qui intrigue le plus, c’est pourquoi avoir attendu tant d’années pour rendre public des rapports alors que cet exercice devrait se faire annuellement dans une vraie démocratie ?
Ce qui remet sur la table la question du prince et partant la séparation des pouvoirs. D’ailleurs au lieu de transmettre les dossiers compromettants à la justice, le chef de l’État a plutôt opté pour la mise en place d’une commission. Ce qui laisse penser que le président de la République a des préoccupations autres que celles de mettre un terme à la prédation des ressources publiques. Sans être dans les secrets des Dieux, il est clair que dans le contexte actuel où la situation est de plus en plus tendue, cette publication des rapports peut aider un tant soit peu à desserrer l’étau. Car, si la gouvernance a atteint des sommets jamais connus jusque-là si ce n’est sous le régime du Président Macky Sall, ce dernier ne peut faire impunément ce qu’il veut, en tout cas pas faire fi de la demande sociale. Chose politiqie qu’il a lui même reprise et clamée à travers la nécessité de la reddition des comptes.
À cela s’ajoute une opportunité liée à la gestion interne de son parti, l’Apr, d’où naissent à tort ou à raison de supposées ambitions pour la succession de Macky Sall, sans que le principal intéressé lui même ne veuille éclairer la lanterne des Sénégalais. Aussi, cette présente mesure peut être considérée comme une épée de Damoclès suspendue au dessus de ces hommes que l’on cite à tort ou a raison comme des présidentiables pour 2024. C’est un scénario qui ne devrait guère surprendre quand on connaît la propension du locataire du palais de Roume à cacher chaque décision administrative, juridique ou autre derrière des intérêts politiques, tout ce qu’il y a de plus politicien dans le lanterneau sénégalais. Ce qui fait qu’aujourd’hui les rapports sont utilisés à des fins politiques alors qu’ils devraient pouvoir être des instruments de mesure de la gouvernance publique et destinés à assainir la gestion des finances. Ce qui est à craindre aujourd’hui, c’est que le Président Sall qui devrait profiter de son second mandat pour se réajuster, surtout dans le domaine de la bonne gouvernance, ne rate encore le coche. Parce qu’aujourd’hui, le constat est qu’en matière de mal gouvernance, le régime du Président Macky Sall a touché le fond, dépassant de loin les régimes du Ps et du Pds.
Il urge de réhabiliter les corps de contrôle, non seulement en leur lâchant la bride, mais aussi, que leurs recommandations soient suivies d’effet. Une manière de restaurer leur crédibilité est ainsi. L’argent public est sacré et il doit être bien géré, quiconque le vole doit subir les rigueurs de la loi. Mais cette sorte de “laissez-moi-voler” auquel on a droit aujourd’hui risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur la bonne marche du pays. Tout simplement parce que cette prédation des ressources se passe au moment où les populations sont exténuées par la cherté de la vie avec cette hausse généralisée des prix de l’électricité et autres produits de consommation courante. Ce qui n’est rien d’autre que la conséquence de leur mauvaise gestion.

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