Après avoir perdu 5-2 à l’aller à Anfield, Liverpool se déplace à Bernabeu pour y affronter le Real Madrid, ce mercredi, en 8e de finale retour de la Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1). Avec l’envie de croire à un renversement de situation historique.
Jürgen Klopp s’est montré fataliste le 21 février dernier. Totalement abattu, le coach de Liverpool a déclaré que le Real Madrid tenait déjà son billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Rapidement menés au score, les Merengue ont signé une victoire renversante à Anfield, grâce à des doublés de Karim Benzema et Vinicius Jr (2-5). De quoi plomber le moral des Reds, désormais condamnés à un exploit inédit dans l’histoire de la compétition. Jamais une équipe battue à domicile par trois buts d’écart n’a réussi à se qualifier à l’extérieur au retour (la règle des buts à l’extérieur comptant double en cas d’égalité n’existe plus, ndlr).
Autant dire que le club de la Mersey se trouve au pied d’une montagne à l’heure des retrouvailles, ce mercredi à Bernabeu (21h sur RMC Sport 1). Mais Klopp aperçoit désormais une petite voie, étroite et glissante, menant au sommet. Celle de l’espoir. “Si nous n’avons qu’1% de chance, j’aimerais essayer, a lâché le coach allemand mardi devant les médias. On tentera le tout pour le tout. Il n’y a pas d’autre choix que d’aller défier notre adversaire. C’est pour ça que nous sommes là, on verra où ça nous mènera. Dans cette salle (de presse), je pense que 100% des gens estiment que nous n’avons aucune chance. Même si je suis le seul à penser que nous avons une petite chance, ça me va.”
“Nous sommes là pour gagner”
“Nous ne sommes pas là pour lancer un avertissement à Madrid, a précisé Klopp. Nous sommes là pour gagner et pour ça, nous devons jouer extrêmement bien. Un match correct ou même un bon match ne suffira pas. Nous devrons être au sommet de notre art et c’est ce que nous essaierons de faire.” Un changement de discours susceptible de rebooster les Reds, qui espèrent profiter de leur costume d’outsider pour créer une surprise sans précédent. Dans l’antre de la remontada.
Malgré les forfaits de Jordan Henderson (malade) et Stefan Bajcetic (touché à la cuisse), le LFC se présentera avec une équipe compétitive dans la capitale espagnole. En misant sur son talent, son abnégation et un coup de pouce du destin. Depuis sa création en 1892, le club anglais n’a jamais perdu un 15 mars (13 victoires, 8 nuls). Cette saison, les Reds ont marqué à chacune de leur sortie en C1 (19 buts en 7 matchs). Ils ont également remporté 16 des 18 matchs lors desquels ils ont ouvert le score (toutes compétitions confondues). Le club de la Mersey voyage bien en Europe ces derniers temps et reste sur 8 succès en 9 déplacements.
Salah peut entrer dans l’histoire
Autant de stats sur lesquelles peuvent s’appuyer les coéquipiers de Mohamed Salah pour croire en leurs chances. Le n°11 réalise d’ailleurs une campagne séduisante en Ligue des champions. Buteur à l’aller contre le Real, il occupe la deuxième place du classement des meilleurs réalisateurs (8), derrière Erling Haaland et devant Kylian Mbappé (7). S’il marque à Bernabeu, l’ailier égyptien deviendra le meilleur buteur africain de l’histoire de la C1 devant Didier Drogba (44 réalisations chacun). De quoi le motiver encore plus pour ce grand rendez-vous.
Malgré leur 6e place en Premier League, loin d’Arsenal et de Manchester City qui se disputent le titre, les joueurs de Jürgen Klopp ont retrouvé de la confiance en atomisant leur grand rival Manchester United (7-0), avant de chuter dans la foulée à Bournemouth (1-0). En face, le Real n’est pas au mieux de sa forme. Les coéquipiers de Luka Modric ont signé un succès poussif face à l’Espanyol Barcelone samedi en Liga (3-1), après avoir enchainé deux nuls (contre l’Atlético de Madrid et au Betis Séville) et une défaite contre le Barça en demi-finale de la Coupe du Roi (0-1).
La demie contre le Barça, le “miracle d’Istanbul”…
Suffisant pour envisager un scénario de folie face à Liverpool? Rien n’est impossible, le Real l’a suffisamment prouvé la saison passée, même si ses folles remontées ont surtout eu lieu dans son jardin. Ce ne serait pas la première fois de l’histoire que les Reds reviennent de nulle part. Personne n’a oublié la demi-finale retour face au Barça en 2019 (4-0). Et encore moins le “miracle d’Istanbul”, quatorze ans plus tôt, lorsque Steven Gerrard et sa bande ont terrassé l’AC Milan, au terme d’une finale d’anthologie…