Recensement des ménages vulnérables : Une patate chaude à Kolda

Le recensement des ménages vulnérables devant bénéficier de l’aide alimentaire d’urgence destinée aux impactés du coronavirus fait couler beaucoup de salive actuellement dans la capitale du Fouladou. Dans les quartiers comme au niveau de certaines radios de la place, ça fait beaucoup de bruit.

 

Par Nicolas Ismaïla MANSALY/Correspondant 

 

Même si les critères d’éligibilité ont le mérite d’être clairs, il faut reconnaître que ce recensement se heurte à des difficultés. La première, c’est que «les quotas fixés par les autorités sont faibles par rapport aux ayant droits». Conséquences, les personnes préposées aux opérations de recensement ont du mal à faire l’arbitrage. «Qui prendre ? Qui éliminer ? Une chose est sûre, on ne peut pas inscrire tout le monde», nous a confié un délégué de quartier.

Conséquences encore : «C’est une pluie de plaintes, de lamentations enregistrées par les délégués de quartiers dont les téléphones et les domiciles sont devenus, pour la circonstance, des murs de lamentations pour personnes vulnérables.  Parfois, ce sont des scènes de discussions houleuses et interminables, avec beaucoup d’électricité dans l’air qu’on y observe», a-t-on appris d’un membre d’une commission.

En plus, des soupçons de politisation de cette aide sont venus encore rendre la situation compliquée pour les chargés du recensement. À certains endroits, on ne leur fait pas du tout confiance. Et les interventions de certains citoyens dans les émissions interactives attestent, à suffisance, que cette rupture de confiance est bien réelle. Elle serait née des frustrations engendrées par la sélection des bénéficiaires des bourses de sécurité familiale, explique-t-on.

S’y ajoute l’épineuse question de l’identification de certains ayant-droits qui sont sans papiers. Comment les enrôler ? Ces bénéficiaires «fantômes» difficiles à satisfaire, sont aussi sur le terrain de la revendication pour réclamer leur part de ces vivres du covid-19.

Des vivres qui, avant même leur arrivée, ont réussi la prouesse de régler la situation de dualité qui a envenimé la gouvernance du quartier Sinthinag Tountouroung. Lors d’une rencontre, l’ancien et le nouveau délégué ont décidé d’accorder les violons pour travailler ensemble, afin de faciliter le recensement des bénéficiaires et partager dans la paix et la cohésion ces vivres de secours.

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