La mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile préoccupe les autorités sanitaires du pays. La Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) appelle à l’action pour la survie de la mère et de l’enfant.
Selon le chef de service universitaire de pédiatrie, Pr. Ousmane Ndiaye, pour réduire la mortalité liée à cette situation, il faut un personnel qualifié.
10 ans de l’appel à l’action pour la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent. Une occasion qui permet de faire l’état des lieux de ce qui a été fait en termes de politique et d’activités au niveau opérationnel. Il s’agit de se rapprocher des objectifs pour lesquels le Sénégal s’est engagé en tant que pays.
«Nous nous sommes engagés à maintenir le taux de mortalité au-dessus de 70 pour 100 000 naissances vivantes, le taux de mortalité infanto-juvénile en dessus de 25 pour 1 000 naissances vivantes et le taux de mortalité néonatale en dessus de 12 pour 1 000 naissances vivantes», selon le Pr. Ndiaye.
Pour y arriver, dit-il, il y a eu beaucoup de stratégies qui ont été développées pour réduire la mortalité et la morbidité maternelles. Selon lui, le Sénégal a fait beaucoup d’efforts en termes de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile.
«Il y a des progrès qui ont été faits entre 2010 et 2019. Nous avons certifié des progrès, mais on peut mieux faire en nous mobilisant tous autour de nos objectifs communs. À sept ans des objectifs de développement durable, il faut aller vite pour réaliser ces objectifs», dit-il.
Cependant, il y a des défis qui ont été relevés, notamment le déficit en ressources humaines, en infrastructures et en rupture de médicaments. «Nous avons très peu de ressources humaines qualifiées et il faut comprendre que pour pouvoir réduire ces mortalités, il faudra un personnel qualifié. Nous n’en avons pas suffisamment», affirme-t-il. Avant d’ajouter que même quand on a les ressources humaines, elles sont inégalement réparties. Cela veut dire qu’il y a un problème d’accessibilité, d’équité à l’accès aux soins.
«L’autre défi est la disponibilité des infrastructures. Il faut qu’elles soient très près des populations. Je pense que dans la politique de santé du Sénégal, tout a été fait pour que les infrastructures de santé soient mises partout où le besoin se fait sentir. Donc, c’est encore un goulot d’étranglement que l’on ne peut pas régler tout de suite», indique-t-il.
Pour le Pr. Ndiaye, il y a aussi les intrants, que ce soit les produits comme les médicaments avec des ruptures fréquentes d’amoxicilline, un antibiotique essentiel pour le traitement de la pneumonie ; de ruptures de Sro et de zinc pour le traitement de la diarrhée, «qui est une grande tueuse chez les enfants après la période néonatale. Il y a beaucoup de produits qui sont en rupture pour lesquels on travaille pour que cela soit disponible, y compris des produits pour la contraception, non seulement pour la survie de la mère, mais aussi de l’enfant».