«La société sénégalaise est en crise de ses propres valeurs», Macky Sall Président de la République, dixit
Le mercredi 27 novembre 2019, l’Assemblée nationale a encore violé délibérément la loi n°2017-12 du 18 janvier 2017 portant code électoral.
Que le président de l’Assemblée nationale se fasse parfois un plaisir de violer la loi organique portant règlement intérieur peut être toléré. Qu’il en abuse à satiété est condamnable.
Ce qui est inadmissible, c’est le manque de réaction des députés chargés de voter la loi et d’en contrôler l’application correcte. Est-ce par méconnaissance des textes ou par complicité passive, pour laisser faire, ne rien dire, éviter d’être considéré comme opposant ?
Le Conseil constitutionnel, par décision n°5/E/2017 du 14 août 2017, statuant en matière électorale, a proclamé et publié au JO les résultats des élections législatives du 30 juillet 2017. Ainsi, sont élus dans le département de Goudomp : Malamine Gomis (titulaire), Abdoulaye Sadio (suppléant) ; Mariama Ndiaye (titulaire), Maïmouna Diallo (suppléante).
Le député Malamine Gomis, élu au scrutin majoritaire départemental de Goudomp, décédé le 24 octobre 2018, a été remplacé le 24 novembre 2018 par son suppléant Abdoulaye Sadio, rappelé à Dieu le 2 novembre 2019. Conformément à l’article L.150 du code électoral, qui dispose : «En vue de pourvoir aux vacances qui pourraient se produire, chaque liste de candidats au scrutin majoritaire dans le ressort du département, comprend un certain nombre de suppléants égal au nombre des sièges à pourvoir ; en cas de vacance, il est fait appel au candidat du même sexe non élu, placé en tête de la liste dans laquelle s’est produite la vacance».
La liste des candidats étant épuisée avec le décès du titulaire et de son suppléant, le code électoral dispose qu’«il est procédé à une élection partielle dans les (3) trois mois de la vacance qui l’a rendue nécessaire. Il n’est toutefois pas procédé à des élections partielles dans les (12) douze derniers mois de la législature».
Diantre ! Pourquoi tricher pour faire siéger Madame Maïmouna Diallo (à qui je présente mes hommages) ? Pourquoi cet amour du viol de la loi ? Pourquoi cette pratique devient-elle une obsession ?
Il est peut-être bon de rappeler que c’est dans les mêmes circonstances frauduleuses que Feu Ndiasse Kâ (Dieu lui accorde Sa Grâce), suppléant de Sire Dia, élu au scrutin majoritaire du département de Thiès, a été remplacé par Madame Garmi Fall en toute illégalité.
Les honorables députés, représentants du peuple, ont tout intérêt, quelle que soit leur appartenance politique, de s’opposer à l’illégalité qu’il est difficile de légaliser.
Doudou WADE
Ancien Président de l’Assemblée Nationale
Actuel Secrétaire général adjoint chargé des conflits du Pds