L’Ong Jamra et son partenaire Bañ Gaccè qui demandaient la réouverture des mosquées, appellent les musulmans à la discipline pour le retour dans les lieux de culte.
Par Ndiogou CISSÉ
Jamra qui apprécié la décision de réouverture des mosquées, rappelle qu’elle a été «la première organisation religieuse au Sénégal à avoir, dès le début de l’épidémie, à demander la fermeture des Mosquées, croyant, de bonne foi, que l’annulation de ce type de promiscuité humaine allait contribuer à faire reculer le «monstre covid-19». «Qu’en a-t-il résulté, finalement ?», se demande l’Ong qui questionne : «la pandémie a-elle diminué ou stagné ?».
Dans sa réponse, Jamra affirme que «c’est plutôt l’inverse qui s’est produit : le Sénégal est passé de un (1) «cas importé», le 02 mars (date officielle d’entrée du corona dans notre pays) à 1886 personnes infectées, dont dix-neuf (19) morts, à la date du 11/5». «Cela aura donc servi à quoi ?», se demande Jamra parlant de cette fermeture des Mosquées.
«La religion bannit toutes formes de complexe de se remettre en question», reconnaît l’Ong, qui soutient qu’«il est temps, après avoir rendu un hommage mérité au personnel soignant, de retourner collectivement à Allah, comme l’ont préconisé avec force, nombre de nos autorités religieuses». L’heure est venue, face à ce «monstre froid» qui avance inexorablement, d’aller faire acte «de repentir sincère dans les Mosquées, en respectant, avec discipline, les mesures d’accompagnement sanitaires (lavage des mains ou usage de gel hydroalcoolisé, port obligatoire de masque, distanciation sociale). Afin que, en sus des louables efforts consentis au plan médical, le Tout-Bienveillant Puisse nous accorder, en ce mois béni de Ramadan, Sa Miséricorde et nous sauver de la terreur du covid-19».
Jamra dit saluer également «la décision présidentielle donnant droit à cette légitime revendication des familles de nos défunts compatriotes décédés dans la diaspora des suites du covid-19». Contrairement à ce qui a été avancé, selon Mame Mactar Guèye et Cie, «les autorités de l’Hexagone (pour prendre l’exemple de ce pays qui recèle le plus grand nombre de nos défunts-covid) ne se sont jamais opposées au rapatriement des dépouilles mortelles de citoyens étrangers vers leurs pays d’origine.
Bien au contraire, le Code général des collectivités territoriales françaises a toujours bien organisé lesdits rapatriements, en tenant strictement compte des critères hygiéniques édictés par les spécialistes médicaux (linceul imbibé dans une solution antiseptique, cercueil doté d’un dispositif d’épuration d’air et d’un système de fermeture hermétique, etc.). Le tout sous la supervision d’un responsable mandaté à cet effet par l’autorité de la Préfecture – où doit se faire la fermeture du cercueil – seule habilitée à délivrer, sous réserve du respect strict desdits critères, un «laissez-passer mortuaire» pour l’étranger», renseigne Jamra qui poursuit : «Avant que la famille du défunt ne prenne en charge le transfert du corps vers son pays d’origine, en liaison avec le transporteur funéraire et, éventuellement, avec la compagnie d’assurance à laquelle avait souscrit le défunt».
Autrement dit, estime l’Ong, «s’il y avait eu le moindre «risque sanitaire», c’est les autorités administratives du pays de départ du convoyage qui auraient dressé leur véto». À en croire Jamra, «aucune dépouille mortelle n’aurait été autorisée à quitter le sol français si les conditions sus-énumérées n’avaient pas été remplies». Jamra, après avoir remercié le coordonnateur du «Collectif pour le rapatriement des corps de Sénégalais victimes du covid-19», le frère Seydina Oumar Bâ, d’avoir impliqué Jamra dans les démarches afférentes à cette légitime revendication, salue la sage décision du chef de l’État, qui permet ainsi aux familles éplorées de pouvoir désormais localiser les sépultures de leurs proches, dans des cimetières bien sénégalais, plutôt que de leur faire courir le risque de finir dans des fours crématoires ou des fosses communes, à mille lieues de leurs familles. Et en porte-à-faux avec les rites funéraires de leurs religions.
L’État aura surtout permis, d’après Jamra, «aux parents et aux proches des défunts de pouvoir se rendre, à volonté, au chevet tombale de leurs êtres chers, pour les gratifier de leurs prières. Atténuant ainsi leur douloureuse absence, consécutivement à la désincarcération de leurs âmes en terre étrangère».