Les limiers du commissariat de Guinaw-Rails ont interpellé, entre mercredi et jeudi, sept personnes dont un directeur d’école, avant de les déférer hier au parquet. Ils confectionnaient de faux extraits de naissance. La municipalité de cette localité s’est constituée partie civile.
C’est un gros coup de filet des limiers du commissariat de Guinaw-Rails, en banlieue dakaroise. En l’espace de 48 heures, ils ont démantelé une bande de faussaires qui excellaient dans la confection de faux extraits de naissance, sur l’axe Guinaw-Rails, Pikine, Thiaroye et Yeumbeul.
Selon nos informations, en début de semaine, une dame s’est présentée chez les limiers du commissariat de cette partie du département de Pikine, avec un faux extrait de naissance. Lorsqu’elle a été interpellée sur sa provenance, elle a soutenu avoir payé un montant de 25 000 F CFA au nommé S. M. S., pour la confection de l’acte.
Une vérification faite au niveau de la mairie de Guinaw-Rails, pour en savoir davantage, a montré que l’acte en question est un faux. Par la suite, renseignent nos sources, la dame a soutenu que S. M. S. l’avait mise en rapport avec un certain Y. S. pour le dépôt d’une carte nationale d’identité au commissariat de Thiaroye, moyennant une somme d’argent qu’elle n’a pas précisée. Ce qui n’a pas marché, poursuit-elle.
C’est ainsi qu’Y. S. l’a, à son tour, mise en rapport avec le nommé C. N. pour qu’elle dépose, cette fois-ci, au commissariat de Guinaw-Rails, pour l’obtention de ladite carte. C’est de là-bas que l’agent s’est rendu compte du caractère faux de l’acte.
Interrogé à son tour par les hommes du commissaire Dame Touré, le patron du commissariat de Guinaw-Rails, le nommé S. M. S. a cité des personnes impliquées dans ce réseau qui ont, tour à tour, été interpellées entre Guinaw-Rails, Thiaroye, Pikine et Yeumbeul, en moins de 48 heures.
Au total, précisent nos interlocuteurs, ils sont sept. Il s’agit de S. M. S., plombier de fonction, du retraité Y. S., du démarcheur C. N., de la ménagère A. T., du marchand A. D., du sérigraphe P. M. et du directeur d’école A. S.
Selon nos informations, l’enquête a montré qu’A. S. voulait profiter de cette activité délictuelle pour rectifier une erreur sur l’extrait de naissance de sa fille. On accuse S. M. S. d’être l’auteur de la confection d’actes d’état civil et des rectifications d’erreurs sur certains documents administratifs. Il ressort aussi de l’enquête que les suspects sont dans cette activité délictuelle depuis plusieurs mois. Chacun avait un rôle bien précis.
Par ailleurs, soutiennent nos interlocuteurs, la mairie de Guinaw-Rails Nord, qui a subi le plus gros préjudice dans cette affaire, s’est constituée partie civile. Il n’est pas exclu qu’il existe d’autres personnes membres de ce réseau.
Au terme de leur période de garde à vue, les sept suspects ont été déférés au parquet, hier. Les hommes du commissaire Dame Touré leur reprochent les délits d’association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture authentique et publique, et complicité de ces chefs.