«L’entêtement» de Karim Wade à revenir au Sénégal pour l’élection présidentielle du 24 février énerve les autorités sénégalaises, qui cherchent désespérément à l’en dissuader. Le sujet est parvenu sur la table de Nicolas Sarkozy, sollicité par Macky Sall lors d’une rencontre organisée par l’avocat Robert Bourgi, à Paris le 17 décembre dernier, selon la Lettre du Continent.
En décembre dernier, Tribune relatait en exclusivité la visite secrète du procureur général du Qatar à Dakar. L’émissaire qatari était venu convaincre les autorités sénégalaises de laisser Karim Wade revenir au Sénégal pour les besoins de l’élection présidentielle du 24 février à laquelle il devrait être le candidat d’une coalition autour du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il s’était retrouvé face à un mur, celui du président de la République qui est resté intransigeant sur le “non” officiel opposé à la requête depuis longtemps.
Le même Karim Wade a été également au centre des entretiens secrets que le Président Macky Sall a eu le 17décembre dernier à Paris avec Nicolas Sarkozy, l’ancien chef de l’État français. L’information est rapportée par «La Lettre du Continent» dans sa livraison n°792 du 16 janvier 2019. S’il a été fait appel aux services de l’ancien président français le 17décembre dernier, c’était pour qu’il conseille à Karim Wade de ne pas renter au bercail pour se présenter à la présidentielle.
ROBERT BOURGI, «DEUS EX MACHINA»
En évoquant cette rencontre, LC titre :«Karim Wade s’invite chez Nicolas Sarkozy». L’objet de leur tête à tête y est précisé : «Le président sénégalais a ainsi demandé à l’ex dirigeant français s’il pouvait intercéder face à ce qu’il considère comme un entêtement du fils d’Abdoulaye Wade à vouloir briguer la présidentielle du 24 février». Deux autres personnes ont assisté à l’entretien: le conseiller diplomatique de Sarkozy, en l’occurrence Pierre Régent, et l’avocat Robert Bourgi – que LC considère comme le «Deus ex machina» de l’entrevue – en fait l’organisateur.
Les réponses éventuelles de l’ancien président de la République française n’ont pas été rapportées par la Lettre du Continent. Néanmoins, le document précise que Karim Wade «pourraitr entrer définitivement dans son pays avant le 20 janvier». Cette date-repère est importante, car c’est le jour prévu par le Conseil constitutionnel pour la publication de la liste définitive des candidats admis à l’élection présidentielle du 24 février prochain.
Pour le moment, l’ancien ministre d’État n’y figure pas. Malgré tout, cette absence provisoire de la liste ne semble pas avoir freiné les ardeurs de Wade Jr dont les lieutenants sur le terrain «poursuivent le travail». Ce, d’autant plus que sa mère Viviane Wade a débarqué à Dakar il y a quelques jours. En attendant l’arrivée du Pape du Sopi dans les prochaines heures.