En attendant la fin du match judiciaire, Ferdinand Coly et Saliou Samb s’affrontent dans les médias. Au premier, qui l’a taclé vendredi dernier, le second réplique.
Le président du Stade de Mbour, Saliou Samb, taclé par Ferdinand Coly, réplique. Il s’est prononcé, ce lundi, dans les colonnes de Record, qui avait relayé les attaques contre lui, vendredi dernier.
Les deux hommes étaient naguère associés dans une usine de poissons à Mbour. Ils sont aujourd’hui en contentieux devant la justice. Coly poursuit Samb pour “escroquerie, abus de biens sociaux, banqueroute frauduleuse”.
Dans Record donc, l’ancien footballeur a déversé sa colère devant la lenteur du dossier judiciaire. Il a annoncé dans la foulée, pour clamer son dépit, qu’il va renoncer à sa nationalité sénégalaise et demander aux footballeurs qui souhaiteraient investir au Sénégal d’éviter de croiser le chemin de gens comme le président du Stade de Mbour.
Avant de répliquer Saliou Samb a d’abord regretté une violation du secret de l’instruction par Coly qui, dénonce-t-il, s’exprime dans les médias “en brandissant des papiers avec des accusations”. Le président du Conseil départemental de Mbour, membre de l’Apr, croit savoir que ce “lynchage médiatique” dont il fait l’objet est “commandité pour salir (sa) réputation, (sa) dignité, afin de souiller (sa) vie politique”. Avec l’accord de ses avocats, il a “décidé de faire une sortie”.
Voici de larges extraits de sa réplique.
Fils de mareyeur-pêcheur
“Avant de connaître Ferdinand Coly et Mamadou Niang, je suis d’abord fils de pêcheur, de mareyeur-pêcheur. Mon père est un analphabète arrivé à Joal. Il a porté des paniers de poissons jusqu’au jour où le Tout-Puissant lui a montré la voie à suivre. Il est ainsi devenu l’un des plus grands mareyeurs-pêcheurs de ce pays. C’est lui qui m’a initié à ce travail. Malgré tout, je continuais mes études et mon cursus m’a mené en France où j’ai eu mon DEA en droit public avec option droit de la mer. J’ai aussi fait mon doctorat avant de créer mon entreprise de pêche en France. D’ailleurs, mes potentiels clients étaient les grandes surfaces telles que Auchan et Lecrerq. C’est avec 500 mille francs Cfa que j’ai commencé mon entreprise. Cet argent, je l’ai eu pendant la période de vendange en France et j’ai aussi été veilleur de nuit dans une université. J’ai aussi travaillé comme agent de sécurité.
L’appel de Wade
“C’est en 2000, quand j’ai entendu le Président Abdoulaye Wade lancer un appel aux Sénégalais de la diaspora pour qu’ils rentrent au pays, que j’ai vendu mon entreprise en France, pour en créer une autre, ici au Sénégal, et acheter une usine au Port de Dakar. Je l’ai aussi vendue pour créer en 2002 une autre usine à Mbour, dénommée Sangomar.
Une commission de 7% sur le dos de Mamadou Niang ?
“C’est en 2009-2010 que des jeunes de Mbour sont venus me voir pour me confier l’équipe du Stade de Mbour. Mais entretemps j’étais en instance de divorce et j’ai vendu mon immeuble, sis aux Almadies. C’est à ce moment-là que j’ai connu Ferdinand Coly par le biais d’un certain Oumar Cissé qui m’a informé que Coly devait acheter une maison pour Mamadou Niang. C’était en fin 2011. Nous sommes alors tombés d’accord. C’était plus de 300 millions de francs Cfa. C’est Ferdinand lui-même qui a signé l’engagement. Il a pris 7% de commission sur la maison que j’ai vendue à Mamadou Niang. Pourtant, ce dernier avait confiance en lui. Mais il a pris une commission sans le dire à Niang. Donc, qu’on ne me parle pas de morale ou de sensibilisation des joueurs. C’est de la farce.
“On veut me faire passer pour le plus grand salaud de la terre”
“Je ne veux pas dénigrer mais on veut me faire passer pour le plus grand salaud de la terre, il faut que je me défende. Avant de connaître Ferdinand, j’ai à plusieurs reprises eu plus de 500 millions de francs Cfa. Tout le monde peut brandir des documents. Et, comme je l’ai dit, depuis 2002 je suis chef d’entreprise au Sénégal. D’ailleurs, avant de connaître Ferdinand Coly, j’ai perdu plus de 600 millions de francs Cfa de poissons avec un Espagnol qui ne m’a jamais payé. J’ai porté plainte contre lui devant les juridictions sénégalaises. Depuis le 14 avril 2005, j’ai porté plainte devant le procureur de la République. C’est 13 ans après que j’ai eu un jugement. Pourtant je suis un Sénégalais qui a été escroqué. Malgré tout je n’ai pas dit que la justice sénégalaise n’est pas bonne. Les juges sont en train de faire tout ce qu’ils peuvent. Durant ces 13 ans d’attente, je n’ai jamais pensé à renoncer à ma nationalité sénégalaise. Je ne suis pas favorisé par la justice dans ce dossier. Elle a son temps parce qu’il y a beaucoup de dossiers pendants là-bas. Le juge doit prendre son temps.”