En temps normal, un ministre qui quitte l’attelage gouvernemental, cela n’a rien d’original. La marche et le fonctionnement de tous les gouvernements sont ponctués d’arrivées et de départs. Mais si le départ du ministre Thierno Alassane Sall fait tant débat et charrie des passions, c’est qu’il y a manifestement des zones d’ombre qui en rajoutent à la confusion. Si des personnalités issues du même camp rivalisent d’ardeur pour soit enfoncer, ridiculiser, ériger en héros ou en martyr le désormais ex-ministre, c’est qu’il y a un réel malaise au sein de l’Exécutif. Le spectacle est désolant. Dans un pays en proie à des urgences multiformes, quand on en est à ce niveau de bassesse, c’est qu’il y a mille raisons de désespérer. Un limogeage-dé- mission qui intervient dans une période “Sall” de déchirures avec Aliou, le frère du président, qui étale avec audace un linge familial si nauséabond. Le constat est triste. Si le ridicule ne tue plus dans ce pays, mieux vaut se pré- parer dès maintenant à supporter stoïquement des sévices moraux inouïs.
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