Le procès tant attendu de l’homicide volontaire sur la personne de la défunte vice-présidente du Cese, Mme Fatoumata Matar Ndiaye, tuée à son domicile, s’est ouvert hier, au Palais de Justice Lat Dior de Dakar-Plateau. Samba Sow, le principal accusé, a accusé à son tour Mme Awa Niang, ci-devant questeur à l’Assemblée nationale, d’avoir tué sa patronne. Sow y mêle aussi, le maire de Pikine, Abdoulaye Timbo, un marabout et la police.D’après Samba Sow, qui comparaît devant la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, «c’est le questeur de l’Assemblée nationale, Awa Niang, qui a tué la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese)». Le procès s’est ouvert sur une demande de renvoi de la défense rejetée par le tribunal qui a retenu le dossier pour plaidoiries. Appelé à la barre, Samba Sow a directement accusé le questeur de l’Assemblée nationale, Awa Niang, d’être la meurtrière de la dame.
Samba Sow a également évoqué le nom du maire de Pikine, Abdoulaye Timbo, ainsi que la police d’être dans le coup. Après la lecture de l’acte d’accusation contre Samba Sow qui se résume à «assassinat, détention d’arme, vol, acte de barbarie», le chauffeur incriminé s’est empressé de dire : «c’est le questeur Awa Niang qui a tué Fatoumata Matar Ndiaye».
Accusation sur accusation
Samba Sékou Dia Sow, puisque c’est telle son identité complète a rejeté les accusations contre lui. Et en tentant de se disculper, il a accusé le questeur Awa Niang, sa tante, un marabout et la police d’être dans le coup. Très prolixe, Sow a accusé tous ces gens «d’être des corrompus empêtrés dans cet assassinat survenu le 19 novembre 2016 au domicile de la victime».
Samba Sow raconte, devant la barre, que la mort de sa patronne a coïncidé avec le jour de son anniversaire. Et qu’il voulait aller au Magal, mais sa patronne a refusé. Il explique s’être rendu à son domicile où il a récupéré la voiture de la défunte qu’il est allé laver à la station. Toujours selon Sow, c’est là-bas que l’aurait trouvé un marabout qui lui a donné du lait qu’il a bu et qui lui a fait perdre connaissance. Il dira également que lorsqu’il a repris ses esprits, il s’est retrouvé avec un corps enduit de sperme. Auparavant, clame Samba, le mara lui a demandé de l’amener chez Seynabou Guèye, chez Abdoulaye Timbo, puis chez Maïmouna Guèye avant chez Mme Baldé.
Il ajoute avoir été conduit par le marabout chez Mme Fatoumata Ndiaye où le meurtre est commis. Pour sa part, Samba avoue avoir reçu du marabout un couteau pour poignarder le fils de la victime, Adama Bâ. Le chauffeur Sow d’enfoncer le clou en déclarant : «Monsieur le juge, c’est ma tante qui a tout orchestré avec un marabout. Awa Niang est la meurtrière et n’ose pas le démentir», a encore soutenu Samba Sow, qui présente la dame comme sa première copine de sa vie. À propos de cette affaire, Samba Sow est présenté comme l’assassin de Mme Ndiaye. Il est accusé d’avoir tué sa patronne à cause d’une femme qui lui a fait tourner la tête avant de lui réclamer une dot qu’il ne pouvait satisfaire et qui l’a poussé à tenter de voler les 15 millions de sa patronne qui l’a surpris et qu’il a tuée. Samba Sow est décrit comme un homme orgueilleux, qui s’est toujours fait passer pour le plus juste des hommes. Pour les faits qui lui valent sa détention, l’enquête préliminaire révèle qu’il a été surpris par sa patronne en train de lui voler son sac contenant de l’argent destiné au financement de groupements de femmes de la banlieue.
C’est sur ces entrefaites qu’il a maîtrisé Mme Ndiaye avant de la plaquer et l’égorger.