L’activiste Guy Marius Sagna et ses camarades ont été les absents les plus présents, hier à l’hémicycle, lors de l’examen du projet de budget du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique. La marche de la plate-forme Aar li ñu bokk, jusque devant les grilles du Palais présidentiel, est une pilule amère à avaler pour les partisans du Président Macky Sall. Ils sont dans une colère noire contre les Guy Marius Sagna.
Les députés de la mouvance présidentielle exigent d’ailleurs des sanctions exemplaires pour que plus jamais, ça, devant le palais. «Nous demandons des sanctions exemplaires. De tels actes sont intolérables. Le palais présidentiel est un symbole. De pareilles choses ne doivent plus se passer devant les grilles du palais», s’indigne Aïda Sow Diawara. La parlementaire de Sédhiou, membre de la coalition Bby, embouche la même trompette et enfonce le clou. «Cet acte d’Aar li ñu bokk est une offense au chef de l’État. Monsieur le ministre, nous sollicitons des sanctions sévères contre les auteurs», crache-t-elle.
Mais la réponse de ceux qui incarnent l’opposition n’a pas tardé. Déthié Fall de Rewmi réclame la libération immédiate et sans condition de Guy Marius Sagna et de ses camarades. «Ce sont les nombreuses interdictions qui entraînent les déviances. L’arrêté Ousmane Ngom, nous en parlons et nous continuons d’en parler. Il faut le revoir. Et nous exigeons la libération immédiate des neuf personnes interpellées», tape du poing sur la table le poulain d’Idrissa Seck.
Évoquant la marche d’Aar li ñu bokk jusque devant le Palais et le saccage du tribunal de Louga, le député Nicolas Ndiaye (Ld), affiche ses inquiétudes. Pour lui, il faut accélérer le dialogue des cultures et même l’inclure dans le dialogue national. «Il faut former l’élite sénégalaise, car c’est elle qui influence la masse», explique M. Ndiaye.
Le projet de budget 2020 du ministère de l’Intérieur est arrêté à 126. 698.134. 778 Cfa. Il a été adopté à la majorité par les députés.