Scandale pétrole et gaz : Macky Sall parle d’aberration…

«En ce qui concerne la corruption au Sénégal, quelles sont les leçons à tirer du PétroGaz Gate, le reportage qui a mis en cause votre frère ?». Adressée à Macky Sall par Radio France international, cette question a permis à ce dernier de revenir sur le reportage “explosif” que Bbc a réalisé sur les hydrocarbures sénégalais et mettant à nu de supposées manœuvres entre Frank Timis, Aliou Sall et Bp au détriment des intérêts supérieurs du pays de la Téranga. Macky Sall botte tout bonnement en touche, et dit faire pleinement confiance à la justice de son pays.
«Ce que vous avez appelé le PétroGaz Gate, je ne le dirais pas ainsi. Mais cet article en tout cas, ce reportage de la Bbc, a créé de l’émoi. Et sur cette base, j’ai moi-même saisi la justice pour qu’elle fasse les investigations, que ceux qui ont des évidences de corruption puissent le montrer. Donc la justice va certainement finaliser ce dossier. Mais une chose est claire, c’est que parler de 10 milliards, un scandale de 10 milliards (de dollars, Ndlr), déjà c’est une aberration. Je dirais que c’est à la justice, à la justice seule d’enquêter s’il y a eu tentative de corruption ou pas», a-t-il déclaré en marge du sommet du G7 auquel il a pris part en tant que président du Comité d’orientation des chefs d’État et de gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Se présentant du reste comme un chantre de la bonne gouvernance, Macky Sall ne s’est pas privé de brocarder les inégalités sociales découlant du pillage organisé de l’Afrique dont un des corolaires est la migration clandestine. «Ces inégalités ont une histoire très lointaine parce que l’Afrique a d’abord vécu des traumatismes : l’esclavage, la colonisation. Cette colonisation, même si elle a été arrêtée vers les années 1960, même 1970 pour certains pays, il a subsisté un système pour lequel les Africains sont toujours partis donc handicapés. D’abord, la détérioration des termes de l’échange, c’est-à-dire que les productions sont des productions brutes, sont des matières premières, qui sont mal cotées. Et la transformation se fait ailleurs, dans des pays développés. Ce qui fait qu’on exporte les emplois en réalité, et nous, nous achetons les produits manufacturés au prix fort. Donc il ne faut pas s’étonner que l’Afrique envoie des émigrés. Encore que le problème de la migration doit être analysé de façon objective. La plus grande migration se passe entre pays africains», explique Sall. Il dénonce, en outre, les «facilités fiscales» dont jouissent nombre de multinationales.
«Ce sont toutes les multinationales. Car selon les domaines, ça peut être celles du pétrole, celles du gaz, des entreprises minières, mais également des télécoms. Donc, ce sont toutes les multinationales qui ont des stratégies en fait de congé fiscal et qui bénéficient très souvent de législations anciennes. Il faut amener les partenaires, si vraiment les gens veulent lutter contre les inégalités, à faire en sorte que les règles changent», ajoute-t-il.

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