Qui protège les compagnies d’assurance automobile ? La question mérite d’être posée, d’autant plus que se faire rembourser auprès de celles-ci, après un accident, relève du combat de Sisyphe.
En effet, le 7 décembre 2019, le conducteur du véhicule particulier immatriculé DK 7563 AS, ayant quitté Dakar pour Ziguinchor, a été victime d’un accident de la circulation sur la nationale n°1, à la sortie de Mbour. Il suivait une file de voitures qui s’est brusquement immobilisée, à cause d’un véhicule de transport en commun qui faisait demi-tour sur la route. Étant l’avant-dernier de la file, il a été violemment percuté par la voiture qui le suivait. La violence du choc a propulsé son auto en avant et il a percuté le pare-chocs arrière du véhicule de devant. La Citroën Picasso endommagée était assurée par Axa et la Peugeot 307 par Askia.
Après le constat rétribué de la gendarmerie de Mbour, celle-ci, qui n’avait pas jugé utile de retirer les permis de conduire des deux conducteurs, a transmis son rapport au tribunal de grande instance de Mbour.
Le propriétaire de la Citroën, le principal poursuivant, a retiré le dossier et l’a déposé auprès de son assureur Axa. Il revenait alors aux deux entreprises de suivre le dossier. Mais, rapporte le plaignant, Askia, la compagnie adverse, semble n’avoir aucune volonté pour traiter le dossier. Elle a d’abord commis un expert pour étudier les factures présentées. Pour le plaignant, il s’agissait de l’achat d’une malle arrière, d’un pare-chocs arrière et avant, des feux arrière du véhicule, des deux radiateurs et de la main-d’œuvre allant du tôlier au peintre, en passant le mécanicien. L’expert a réévalué les factures de 650 000 F au 1/4, à la faveur de la compagnie demandeuse.
Néanmoins, celle-ci reste sourde aux appels, aux mails et aux lettres d’Axa qui demande que son client soit remboursé.
Le conducteur de la Citroën dit avoir lui-même tenté de s’impliquer auprès d’Askia, mais sans succès. ”Dès que M. Diouf, chargé du dossier, refuse catégoriquement de me prendre, s’il identifie mon numéro”, a-t-il témoigné.
Pourtant, si les forces de sécurité routière faisaient le même effort qu’elles font pour obliger les automobilistes à détenir une assurance, ces entreprises s’exécuteraient dans les délais. Seulement, les compagnies d’assurance semblent trouver leurs actionnaires parmi ”les hauts d’en haut”, pour reprendre le terme du Congolais Henri Lopes, dans son œuvre intitulée “Le Pleurer Rire”.
Aujourd’hui, malgré les menaces de la compagnie d’Axa d’ester en justice, Askia Assurances reste sourde aux nombreuses interpellations et semble ne pas s’inquiéter, quatre ans après.