Une étude récente sur l’infanticide renseigne que 22% des femmes emprisonnées dans le pays le sont pour des motifs liés à l’infanticide ou à l’avortement.
L’étude qui a porté sur le sujet : ‘’L’ethnographie de l’infanticide au Sénégal : expériences et mécanismes de pénalisation’’, a été réalisée entre avril 2021 et janvier 2022. Elle a eu lieu dans trois sites de recherche distincts à Dakar : prisons pour femmes, cadres institutionnels (palais de Justice, commissariat de police, établissements de santé) et quartiers de Dakar et ses environs.
Au total, révèle l’étude reprise par Enquête, 19 femmes impliquées dans des faits d’avortement, 11 de leurs proches et 26 informateurs clés provenant des systèmes judiciaires et de santé, d’organisations de la société civile et de la communauté ont été entendues dans le cadre des travaux.
L’âge des concernées est compris entre 17 et 40 ans et plus avec des niveaux éducation coranique, primaire, secondaire, lycée et université. Parmi elles, des mariées, des divorcées, des femmes en couple, des célibataires.
Des recherches antérieures menées au Sénégal ont montré des liens entre l’infanticide et les restrictions légales de l’avortement et les normes sociales et religieuses autour de la procréation.
Pour les cas où les grossesses étaient non planifiées, les participantes, selon le document, étaient partagées entre le choc et la déprime, avec parfois des envies de suicide, la joie dans les cas où la grossesse était planifiée.
S’agissant des cas où la grossesse était non désirée, l’étude révèle que les facteurs justifiant l’infanticide sont la honte et la crainte de l’ostracisation, l’isolement, l’humiliation et la privation associés aux grossesses pré ou extra-maritales.