Aculée, brimée et présentée comme le «monstre» à abattre, la société Akilee a été et continue d’être au cœur de tous les débats. Le contrat signé avec Senelec, dans le cadre de la mise à disposition de compteurs intelligents, a été signalé comme étant un pur contrat léonin. Ce qui a poussé les autorités de la Société nationale d’électricité à essayer de lui tourner le dos pour ouvrir l’autoroute à une société israélienne du nom de Powercom. Un contrat aux allures d’un scandale électrique.
Par Abdoulaye MBOW
L’on peut se poser la question de savoir les principales raisons qui ont poussé les autorités de la Senelec à casser des investisseurs nationaux et privilégier la piste étrangère. Et pour cause, tout a été entendu à propos de la société Akilee, dirigée par le Sénégalais Amadou Ly, au point de la diaboliser dans l’unique but de casser le contrat qui le liait à Senelec. Une stratégie pour ouvrir le boulevard à une société étrangère dont les offres de prix sont encore plus élevées ? En tout cas, cela semble être le cas, car, il faut le rappeler, le marché attribué à Powercom, société israélienne, s’est effectué sans appel d’offres pour la fourniture de compteurs électriques monophasés et triphasés.
C’est donc dire que le patron de cette entité (Powercom) qui n’est autre Yackov Dar, participe à une course où le principal “favori” dont le contrat a été signé en bonne et due forme (Akilee) est écarté. Un tel choix profite à qui ?
Ce qui est palpable sur le terrain, est que Senelec «bloque les 2,6 milliards Cfa d’Akilee depuis plus de sept mois pour payer à Powercom 2,1 milliards», selon les termes du contrat. Pour nombre de voix autorisées et d’observateurs, «des manipulations ont permis une telle entreprise», si l’on sait «que des alertes avaient été lancées à l’endroit de Pape Demba Bitèye, Directeur général de la Senelec, lors de la tenue d’une réunion de Conseil d’administration».
Ce qui a fait dire à un de nos interlocuteurs que «le stock de compteurs était largement suffisant, car Akilee avait livré 100.000 compteurs en décembre, qui devaient tenir jusqu’à fin mai d’une part, que les compteurs intelligents commandés dans le cadre du contrat avec Akilee permettaient d’assurer la satisfaction des besoins par la suite». Il renchérit en clamant ceci : «La modalité de passation de marché à travers une entente directe justifiée par une soi-disant rupture de stock, alors qu’Akilee a annoncé pouvoir livrer 57.000 compteurs dès la fin mars et que les compteurs commandés dans le cadre de la coopération avec la KFW seront livrés courant avril. Ce qui veut dire qu’il n’y a absolument aucun risque de rupture de stock».
L’offre Powercom 1 milliard plus élevée que celle d’Akilee
En jetant un regard sur les offres de prix, des questions reviennent sur la table. En effet, de ce qui ressort de plusieurs documents parcourus par Tribune, l’offre d’Akilee «est basée sur des spécifications techniques et discutées sur une période de 18 mois. À ce niveau, Powercom n’a fait que prendre des compteurs sur “étagère” avec un contrat signé le 23 avril dernier pour une livraison de 45.000 compteurs à la date du 5 juillet».
Dans la même logique, personne ne peut comprendre le choix d’un marché avec des prix plus élevés, puisque l’offre de Powercom est 1 milliard Cfa plus cher que celle d’Akilee, soit 72 milliards Cfa plus élevée sur l’ensemble du contrat avec Akilee.