Soif d’eau, de bonne gouvernance, de justice sociale…

Par El Hassane SALL

 

Qui pour étancher la soif les Sénégalais ? Aujourd’hui comme hier, les Sénégalais ont soif. Ils sont confrontés à un manque d’eau à cause de Sen Eau, ou plutôt Sen Air, qui non seulement les prive d’eau mais aussi semble leur facturer l’air qui fait tourner les compteurs. Sinon comment comprendre le fait que les pauvres gorgorlous paient des factures exorbitantes alors qu’ils n’ont pas d’eau ?

Comme si cela ne suffisait pas, la soif de bonne gouvernance et de justice sociale est venue s’ajouter au calvaire des populations. Malgré les pouvoirs qui se sont succédé et qui leur avaient promis d’étancher leur soif, elle reste inextinguible ; et au rythme où vont les choses, il est fort à craindre que les Sénégalais ne finissent par… mourir de déshydratation. Même si cette soif ne date pas de l’ère Macky Sall, il convient quand même de reconnaître qu’elle s’est aggravée sous son magistère alors qu’il avait promis d’y remédier.

Du temps des socialistes, le manque d’eau était tel que le Président Abdou Diouf en avait fait un argument de campagne et promettait l’installation de forages à tout va. Ce qui lui avait valu d’ailleurs une pique assassine de Wade, son opposant d’alors, qui l’avait surnommé “Monsieur Forage”. Ce même Wade avait lui aussi promis aux Sénégalais d’étancher leur soif d’eau, de bonne gouvernance et de justice sociale une fois au pouvoir. Ce que n’avait pas d’ailleurs manqué de lui rappeler Youssou Ndiaye lors de sa prestation de serment : «les Sénégalais sont fatigués d’être de courageux affamés d’espoir. Ils souhaitent vivre dans la cohésion, la solidarité et la fraternité, dans le respect des valeurs de progrès, et dans la primauté du droit à travailler… L’État qui ne répondrait pas à cette attente, à cette angoisse, faillirait gravement à son devoir qui est de donner à chacun un niveau de vie suffisant».

De courageux affamés d’espoir, les Sénégalais ont fini, sous le règne de Me Wade, par être gagnés par une soif inextinguible de justice sociale, de mal gouvernance. Pour éviter de mourir d’inanition, les Sénégalais ont fini par le congédier, pour confier leur pays à Macky Sall, à charge pour lui d’étancher leur soif. Macky Sall, qui, durant sa longue marche vers le palais de la République, avait sillonné le Sénégal dans tous ses coins et recoins, s’était rendu compte de visu des maux dont souffraient les populations. Aussi n’avait-il pas manqué de s’émouvoir des dures conditions de vie des femmes qui se tapaient des kilomètres à la recherche du liquide précieux, et qui, à force de puiser de l’eau finissaient par avoir les mains calleuses. Aussi avait-il promis, une fois aux commandes, de soulager la souffrance de ces braves femmes.

Mais aujourd’hui, le mal a empiré et le liquide vital se fait toujours désirer, malgré leurs sempiternelles promesses.

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