Son boss lui confie la garde de ses camions le temps de trouver un parking : Cheikh Sow les écoule à vil prix et récolte 6 mois ferme

Pour avoir abusé de la confiance de son employeur, Cheikh Sow a fait face au juge du Tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. La partie civile, Aliou Ndiaye, lui reproche d’avoir vendu ses camions avant de se fondre dans la nature. Reconnu coupable des faits qui lui valent sa comparution, Cheikh Sow a été condamné à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont 6 mois ferme.

2 ans dont 6 mois ferme, c’est la peine qu’a écopée, hier, Cheikh Sow. Il est reconnu coupable des faits d’abus de confiance au préjudice de son employeur Aliou Ndiaye. Ce dernier lui reproche d’avoir vendu ses camions avant de disparaître.  C’est huit (8) mois après avoir commis son forfait que les éléments de la Section de Recherches ont réussi à mettre la main sur lui. En effet, il résulte des débats tenus à la barre que la partie civile, homme d’affaires de son état, avait employé le prévenu comme chauffeur. Durant toute leur collaboration, Cheikh Sow de par son comportement exemplaire, lui a prouvé qu’il pouvait avoir confiance en lui. C’est la raison pour laquelle, le plaignant, quand il a rencontré des difficultés pour parquer ses camions, l’a sollicité. En effet, il lui a confié la garde de ses véhicules pour une durée de 15 jours, le temps de trouver un parking.
A en croire le plaignant, les faits remontent au mois de juin 2021. Hélas, contre toute attente, à l’arrivée du délai, Aliou Ndiaye qui espérait retrouver ses camions, apprend par celui-ci que ses véhicules ont été volés. L’annonce fut comme un «tsunami» pour cet homme d’affaires qui devait désormais rendre compte à ses associés. N’ayant pas reçu de réponse convaincante de la part de son chauffeur, Aliou Ndiaye qui souhaitait par-dessus tout avoir une explication, se heurte à un autre obstacle. L’homme en qui il vouait une confiance aveugle, a rompu tout contact avec lui. Mais, Aliou qui, auparavant, avait supplié aux larmes son employé de lui dire la vérité, se résigne enfin à saisir les gendarmes de la Section de Recherches pour que cette affaire soit élucidée.
Les pandores, après enquête, parviennent à localiser Cheikh Sow puis à procéder à son arrestation, au mois de février, huit mois après les faits. Entendu, il avoue avoir vendu les camions au nommé Mamadou Sall. Des camions que le plaignant avait achetés à plus de trente millions de francs CFA ont été vendus à vil prix, soit à moins de 3 millions de francs Cfa. Placés sous mandat de dépôt, ils sont revenus avec plus de détails sur les faits. Interrogé en premier, Cheikh Sow reconnaît le délit d’abus de confiance qui lui est reproché. Selon lui, il a pris la liberté de vendre ces camions, car il avait des soucis financiers. Pour justifier son acte, il n’hésite pas à acculer la partie civile qui était son employeur. A l’en croire, Aliou Ndiaye lui devait 8 mois de salaires. Dans sa logique de minimiser la gravité de son acte, le prévenu fulmine : « Les véhicules n’étaient pas en bon état. L’un n’avait ni moteur, ni boîte et l’autre camion avait le moteur noyé. J’ai respectivement vendu les 3 camions à 700 mille, 900 mille et 1 million de francs CFA ». Allégations corroborées par son coprévenu Mamadou Sall qui est poursuivi pour recel.
D’après Mamadou Sall, Cheikh Sow qu’il ne connaissait pas auparavant, lui a vendu des épaves. Pour assommer davantage la partie civile qui était ébahie suite à leurs déclarations, il rendra compte qu’il a dépecé les camions avant de vendre la ferraille, il y a de cela plusieurs mois. Ainsi pour être dédommagé, le plaignant a réclamé la somme de 46 millions de francs Cfa pour toutes causes  confondues. A la suite du représentant du Ministère public qui  a requis 2 ans contre les prévenus, Me Dramé, avocat de Mamadou Sall a sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour son client. Selon la robe noire, celui-ci ignorait que les épaves qu’il achetait auprès de Cheikh Sow étaient volées. Ainsi, contrairement à ce dernier qui doit séjourner 6 mois à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, Mamadou Sall s’en est tiré avec une peine de 2 ans assortie du sursis. En outre, ils sont contraints solidairement d’allouer 10 millions de francs Cfa à la partie civile, Aliou Ndiaye.

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