Le calme est revenu à Niamey après une nuit au cours de laquelle des tirs ont été entendus à proximité de la présidence. Plusieurs militaires ont été arrêtés après ce que des sources sécuritaires qualifient de « tentative de coup d’État ».
Dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 mars, des riverains du quartier de la présidence, à Niamey, ont été réveillés dans la nuit par des coups de feu. « Les tirs étaient intenses, il y avait des armes lourdes et des armes légères », a notamment témoigné l’un d’eux. Les éclats ont retenti « au niveau du boulevard Mohammed-VI, près des ambassades, de la présidence et du ministère des Affaires étrangères », a précisé à Jeune Afrique une source diplomatique contactée dans la matinée.
Les autorités n’ont, pour l’heure, fait aucune communication officielle sur les événements de la nuit. Selon les premiers éléments relevés, les forces de sécurité sont rapidement intervenues pour faire face à une « tentative de coup d’État », mais « la situation est sous contrôle », a jugé une source sécuritaire citée par l’Agence France-Presse.
CE GROUPE DE MILITAIRES N’A PAS PU S’APPROCHER DU PALAIS LORSQUE LA GARDE PRÉSIDENTIELLE A RIPOSTÉ
« Il y a eu des arrestations parmi les quelques éléments de l’armée qui sont à l’origine de cette tentative de coup d’État. Ce groupe de militaires n’a pas pu s’approcher du palais lorsque la garde présidentielle a riposté », a indiqué la même personne. Une source au sein des services de sécurité, contactée par Jeune Afrique, a confirmé l’arrestation de plusieurs militaires.
Tensions politiques et sécuritaires
Cette tentative de coup d’État est intervenue dans un contexte tendu dans le pays, quelques jours seulement avant l’intronisation de Mohamed Bazoum, prévue vendredi 2 avril à Niamey.
Son rival, l’ex-président Mahamane Ousmane, conteste toujours les résultats du scrutin validés par la Cour constitutionnelle et a revendiqué la victoire. Le 22 mars, il a appelé l’opposition à ne pas siéger à l’Assemblée et l’armée à ne pas tenir compte des ordres donnés par une autorité « illégale et illégitime ».
Outre ces tensions politiques, le pays sort d’un nouveau deuil national, décrété après les attaques du 21 mars dans les localités d’Intezayane, Bakorat et Woursanat, dans le département de Tillia (région de Tahoua). Au moins 137 civils ont été tués lors de ces massacres attribués à l’État islamique au Grand Sahara. Une semaine plus tôt, 66 civils avaient déjà perdu la vie dans une attaque menée dans la région de Tillabéri, plus au sud, dans « la zone des trois frontières » (entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger).