Thierno Bocoum déchire le nouveau réglement intérieur de L’Assemblée

Thierno Bocoum se dit déçu par la proposition de loi N°12/2019 modifiant et complétant la loi organique 2002-20 du 15 mai 2002, modifiée, portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Déplorant l’absence de réformes substantielles pour une meilleure prise en charge des préoccupations des populations, il estime qu’en dehors d’un toilettage des articles du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, exigé par l’obligation de se conformer aux nouvelles dispositions qui suppriment le poste de Premier ministre et touchent aux jeux des pouvoirs, la proposition de modification du règlement intérieur n’a été finalement qu’un prétexte pour annihiler les prérogatives de contrôle des députés, et octroyer des privilèges à une clientèle politique.

L’ancien parlementaire assure à ce propos que les termes de l’article 80 Bis corsent les dispositions déjà existantes pour réduire à néant les marges d’intervention du député dans le cadre d’un projet de loi de finance accroché aux exigences de l’entrée en vigueur du budget-programme en 2020. Ce qui laisse croire, de son point de vue, que les députés de la majorité se sont encore conformés à un texte de l’exécutif pour en faire une proposition de loi. «À la place d’une extension des prérogatives des députés compte tenu des nouvelles opportunités de contrôle, l’article 80 bis de ladite proposition se limite à restreindre l’initiative parlementaire», dénonce Thierno Bocoum.

Dans un autre registre, le président du mouvement Agir estime qu’en augmentant le nombre de commissions de 11 à 14, la majorité ne fait qu’augmenter les postes de dépenses à la charge du contribuable sénégalais tout en ignorant ses attentes, notamment en termes de prise en charge des mécanismes de transparence et de suivi de l’exécution des lois votées. «La commission comptabilité et contrôle qui est chargée de la transparence des ressources allouées à l’Assemblée nationale n’a jamais produit de rapports destinés à l’Assemblée, portant sur l’exécution du mandat de contrôle qui lui est confié, conformément à la loi. Idem pour la commission de délégation dont la mission est de faire l’évaluation et le suivi de l’exécution des lois votées qui ne fonctionne pas, et ne fait que consommer des crédits gracieusement alloués», constate-t-il.

Du reste, Thierno Bocoum indique que «la majorité avait l’occasion de se doter de moyens de se pencher sur le contrôle effectif du budget-programme prévu par les directives de l’Uemoa de 2009 et que le Sénégal va finalement intégrer en 2020». D’autant plus que ce budget-programme va obliger l’État sénégalais à ne pas s’en tenir à des principes de politique générale, mais à se doter d’objectifs précis, arrêtés en fonction des finalités d’intérêt général et des résultats attendus mesurés par des indicateurs de performance.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here