Quel est le coût du nouvel avion présidentiel acquis par l’Etat du Sénégal ? Le ministre Oumar Guèye, porte-parole du gouvernement, maintient le flou. Il évoque des raisons de sécurité. « Un avion présidentiel, c’est dans le domaine militaire. Ce sont des choses que nous ne pouvons pas dévoiler présentement pour des raisons de sécurité et de sûreté », a-t-il laissé entendre. Suffisant pour installer la controverse chez la société civile.
Selon Elimane Kane, président de l’ONG Legs Africa, pour des raisons de transparence, le gouvernement devrait être beaucoup plus clair. « Le communiqué du gouvernement n’est pas exhaustif. Il n’est pas complet. Il ne nous dit pas dans quelle condition l’avion a été acquis. C’est-à-dire s’il y a une procédure d’appel d’offre. Mais ensuite il ne donne pas d’information sur le coût. On sait que les aéronefs A 320 sont parmi les marques de haute gamme destinées aux privés et aux gouvernements ». Et d’ajouter que : « Le problème c’est l’opportunité de cette opération d’achat par rapport au contexte dans lequel le Sénégal se trouve. Aujourd’hui, le pays est dans des difficultés économiques sans précédentes avec le plafonnement du taux d’endettement, avec l’épuisement de ses droits de tirages spéciaux, et des projets coûteux comme le TER qui est toujours cloué. Un avion présidentiel, ce n’est pas obligatoire. D’abord parce qu’un hier des états dans ce monde n’ont pas d’avion présidentiel », renseigne-t-il.
Mais pour le ministre Oumar Guèye, l’achat de cet aéronef est plus qu’une nécessité. Dans le cadre de ses missions régaliennes à l’étranger, le chef de l’État a besoin d’être dans une zone de confort mais surtout de sécurité.
« Après deux décennies d’exploitation, cet avion nécessite de fréquentes et onéreuses visites techniques. Ce qui fait qu’il passait de période d’immobilisation technique très longue avec des coûts d’entretien très élevés. C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement du Sénégal a décidé de l’acquisition d’un nouvel aéronef présidentiel qui sera réceptionné le 16 juillet prochain. Un A 320 Néo très économe avec toutes les commodités sécuritaires », justifie le porte parole du gouvernement.